Resserrer les liens, quand l’univers se délite sous leurs pieds. C’est tout ce qu’ils sont capables de faire. Se rassembler. Montrer au monde qu’ils tiennent encore la route, même quand le chemin s’effrite. Toucher un membre de la famille, c’est déclarer la guerre et aujourd’hui encore, la colère gronde. Elle siffle entre quelques éclats de rire exagérés et ces accents qui claquent contre le palais. Il n’a pas pu prendre la fuite, Elio, pas cette fois. Rebelle mais pas trop non plus. Indiscipliné, mais pas suicidaire ; Adami avant tout. Alors il se fond dans la masse. Entre cousins et alliés, des amis d’enfance et au moins autant d’inconnus, prêts à tout pour les bonnes grâces du Don. Ce n’est qu’une mascarade. Une autre scène à jouer. Un énième rôle à supporter. Mais c’est plus facile avec l’éthanol dans les veines, alors il a un sourire guilleret plaqué aux lippes, l’acteur, et un verre de trop entre les doigts. Les visages se confondent et les étreintes se ressemblent. Puis il est là, le diable. Un mirage au milieu d’un monde qui tangue. « Fuck you, Briggs. » Le rire éclatant au milieu du brouhaha. Une voix qui porte trop, soudainement, alors qu’il lui lève son verre. A tous tes échecs et à tous mes efforts vains. D’essayer de le ramener parmi les vivants, alors qu’il s’obstine à traîner entre les morts et les pires crapules de cette ville.