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— tc#04, oh, it's just metal and dust

killing the mockingbird :: behind the game :: sujets communsAller à la page : Précédent  1, 2
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— et cætera
Sam 10 Aoû - 11:03


y'a l'monde qui vrille autour de toi, tes cheveux plaqués contre ton visage sale par la sueur, l'humidité crasse du sous-sol et la poussière asphyxiante, l'air se faisait irrespirable ici-bas. - des vertes et des pas mûres ouais. un sourire sans joie qui se dessine sur tes lippes déformées par la douleur, mais ça te fait du bien au coeur d'l'entendre, andy. vous êtes des battants, des combattants, des mômes qu'encaissent, des gosses qu'en bavent et vous êtes toujours là.  - on s'fera un parkour sur les toits à la sortie. ça t'donne du courage, un peu d'espoir aussi, d'le voir imaginer l'après. et tu t'vois là haut, perchée sur les toits de la ville, invincible, intouchable, loin du béton qui s'effondre, loin d'la chaleur écrasante des décombres. - mais rêve pas, même blessée j'serais toujours plus rapide que toi. ça t'bouffe une énergie monstre de parler, t'es à bout de souffle et ça t'provoque des quintes de toux qui te brûlent les côtes mais ça t'aide d'plaisanter avec andy, de prétendre que tout va bien, de nier l'urgence de la situation. pourtant y'a l'inquiétude qui vrille son regard, à eisemenmann, ses yeux qu'ont l'air de demander au médecin si tu vas t'en sortir. t'as peur azel, cette fois tu dois bien l'avouer tu crèves de peur, t'as pas envie d'mourir ici, mais tu pouvais pas ignorer l'inquiétude qui s'dessinait sur les visages d'andy et du médecin. un torrent de larmes que t'essayais de contenir derrière tes paupières, et l'angoisse qui faisait battre douloureusement ton coeur. tu pouvais plus lâcher le médecin du regard pour tenter d'voir un peu d'espoir dans ses yeux mais tout ce que tu voyais c'était ses traits tordus par l'inquiétude et la douleur. j'veux pas mourir doc, j'vous en supplie, j'veux pas mourir. tes opales grises qui le suppliaient, qui cherchaient un peu d'réconfort, et les mots qu't'étais incapable de sortir. - tout ira bien, je le promets. une fois à l'hôpital, tout ira bien. il t'a souri, et y'avait sa main qui serrait la tienne alors t'as hoché la tête, tout ira bien, et malgré tous tes efforts pour les retenir, y'a des larmes qu'ont roulé sur tes joues, t'essayais de toutes tes forces d'croire à ce que le médecin venait de dire, il l'avait promis, tout ira bien. puis la réalité qui se distord encore, la fièvre qui rend ton crâne brûlant, la douleur qui te fait perdre le compte, tu tournes de l'oeil encore, les bruits deviennent lointain et t'as plus la force de rien. un putain de poids mort, un boulet qui les mènerait tout droit à leur perte, ça te tue azel, de les savoir à s'occuper de toi au lieu de sauver leur peau. mais t'as pas la force de protester, plus la force de bouger, t'as mal putain. t'entends plus rien de leur conversation, t'arrives plus à suivre le fil, y'a juste un bourdonnement sourd qui tape contre tes tympans et ta tête qui tourne, ça tourne tellement. t'entends les cris des gens blessés, les pleurs, la peur qui gronde sous le chaos, les urgences qui s'affairent au dessus de vous et le grincement du fer et du béton qui menacent vos vies chaque seconde. - prête pour l'grand départ brixton ? la bras de ton ami sous tes genoux, le tien autour de son cou, t'ouvres enfin les yeux pour te retrouver tout près de son visage. - toujours prête... si c'est pour partir.. avec toi. murmure à peine audible, sourire qu'il faut imaginer. il te soulève du sol, t'étouffes un cri de douleur et tu poses ta tête contre son torse, il a l'air immense à côté de ton corps décharné, et tu t'sens en sécurité dans ses bras, t'en oublierais presque la douleur qu'émane de tous tes pores. et ta jambe comme dans un feu, et l'eau qui monte, et les pierres qui tombent, et l'air qui manque. l'enfer qui s'referme sur vous comme un putain d'étaux, un piège, inévitable, qui broie tout sur son passage. andy te pose dans une enclave, et le médecin revient avec un boîte de soins. t'entends leur pieds heurter l'eau croupie à chacun de leur pas, tu comprends que le temps va vous manquer. va leur manquer. tu veux qu'ils partent, qu'ils te laissent, t'attendra les secours, mais y'a andy avec sa tête, et le médecin avec son bras, ils doivent sortir, ils doivent partir, te laisser. sauver leur peau, on viendra bien te chercher plus tard. après tout y'a rien qui t'attends là haut, personne pour s'inquiéter que tu ne remontes pas à la surface. andy, y'a des gens qu'ont besoin d'lui, ouais ils ont tous besoin de lui dehors, ils seraient perdus s'il revenait pas c'est sûr. et le médecin, il doit avoir une famille, des gens qui l'aiment, en train d'mourir d'inquiétude de pas avoir de ses nouvelles. - on doit sortir de là. ils doivent partir. y'a personne qui t'attends là haut. - j'vous fais perdre... les larmes qui roulent sur tes joues, cette fois c'est pas la peur, ni la douleur, mais la culpabilité qui t'étouffe, qui est en train de t'asphyxier, d'écraser ta poitrine, - j'vous fais perdre du temps.. faut que vous sortiez.. vous occupez pas.. de moi.. les murs tremblaient, la structure de fer grinçait et menaçait de tous vous ensevelir pour de bon, t'avais envie de te lever, de les aider à bouger ces fichues morceaux de béton et de plâtre mais t'étais incapable d'esquisser le moindre mouvement, t'avais plus de forces, plus d'énergie, et ton sang qui continuer d'couler contre ta jambe. tu vas pas rester éveillée très longtemps, tu l'sens, y'a les ombres qui dansent devant tes yeux, et tu t'sens sombrer pour de bon.

-- @andreas eisenmann @sloan reyes

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— et cætera
Dim 11 Aoû - 1:34


toujours prête... si c'est pour partir... avec toi. tu fermes brièvement les yeux, empêches le poids qui t'oppresse la poitrine de grignoter du terrain. sois pas con, andreas. fais pas ça. craque pas. si tu commences à avoir peur, y'aura plus rien pour vous sortir de là. t'en fais pas chaton. ça s'ra pas la dernière fois. j'te le promets. tu regardes sa bouille - âme vieillie au fil des épreuves, enfermée dans l'corps d'une ado - et serres les dents. retour à la situation réelle. il ne faut pas s'inquiéter pour moi. oui, essayez de la porter. je... je n'y arriverai pas. hmf, j'suis au regret d'vous le dire mais va falloir s'inquiéter un peu pour vous doc, vous êtes sa seule porte de sortie. coup de tête vers azel dans tes bras. tu te tractes jusqu'à l'enclave, en évitant de trébucher sur les éboulis qui roulent sous tes pieds. une fois fait, tu regardes l'espace creusé entre vous et la flaque. ça devrait le faire. j'ai de quoi faire un bandage ! tu souris, ne te risques pas à parler davantage de peur de vomir toute ton anxiété. balaies l'espace de la main, l'air de dire, je vous laisse la place. et tu t'relèves en prenant appui contre le mur avant d'enlever vivement ta main. bien sûr, fais tout s'écrouler andreas. on doit sortir de là. j'pense que c'est l'principe du jeu ouais. que tu grognes entre tes dents, agacé. mais tu chasses au plus vite ces pensées, n'te laisses pas aller à de la colère. ça ne rimerait à rien. j'vous fais perdre....... j'vous fais perdre du temps... faut que vous sortiez... vous occupez pas...  de moi... chaque phrase ponctué par des grondements dans la structure, et à chaque fois tu n'peux pas t'empêcher de coller tes yeux au plafond - aux plafonds. la poussière te noircit l'oeil, les narines, la plaie. tu tousses. t'écartes, laisse le doc s'occuper d'azel. appelez-moi si vous avez besoin d'aide. j'vais essayer d'aller nous frayer un passage. et tu t'éloignes, en laissant les deux autres là où ils sont.

tes ongles se cassent sous les pavés. à moitié affalé contre le béton, tu essayes de déblayer une sortie en agrandissant la fente par laquelle toute la lumière s'engouffre. s'il y a de la lumière, il y a de l'espoir non ? t'entends parfois des cris plus distincts, des intonations plus humaines, et tu noies l'espace de tes propres appels à l'aide. EH ! on a des blessés par ici ! s'vous plaît ! mais ça sert à rien, on t'entend pas, pas avec le bruit environnant. PUTAIN ! tu abats ton pied d'un geste rageur contre une poutre en bois. sous le choc, elle se casse en deux et les gravats au-dessus s'effondrent avec. tu te précipites à quelques mètres pour ne pas te faire avaler par le tout, trébuches, tombes dans la flotte, te cognes la tête. pourtant, quand tu te relèves bon gré mal gré, la lumière semble baigner la pièce. la brèche, elle s'est agrandie. un humain pourrait presque s'y glisser. p r e s q u e.

@azel brixton, @sloan reyes
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— et cætera
Dim 11 Aoû - 13:50


Les doigts fissurés sur les amas de poussières. La vision étourdie entre les parois grises. Un piège resserrant ses étaux autour de nos carcasses mouvantes. Elle était si jeune, Azel. Des yeux brodées d'innocence et cette peur, lancinante jusqu'au fond des yeux. La plaie saignait sur mes paumes. Une tentative un peu bête, de stériliser les bordures. Et pourtant, je savais. La tâche coagulée et les muscles lacérés n'étaient que les prémisses d'un mal logé dans l'os. Il y avait une fracture. Une entaille probable de la fémorale. J'inspectais la blessure. L'hémorragie était discrète. Il fallait une radio, un scan. Une meilleure visibilité de sa jambe. « Je vais essayer de contenir la plaie, ça va brûler. » Ma gorge se serrait tandis que je versais la bouteille d'alcool. Des gestes mécaniques. La guérison amorcée par les bandes qui s'enroulaient autour de la blessure. Encore quelques heures. Quelques secondes avant l'arrivée des secours. Mon épaule était engourdie. Mais je n'étais pas désespéré. La mobilité était correcte. Je me perdais dans les pulsations de son pouls. Mes pensées cheminaient autour des décombres. Et j'imaginais Elio. Je pensais à Conrad, à Maja. La tonalité du téléphone oublié dans les lambeaux de pierre. Ils allaient presque bien. « On s'en sortira ensemble, je ne bougerais pas. » Une vérité scarifiée sur les lèvres. Je ne pouvais pas la quitter. Je ne pouvais pas sortir, maintenant. Malgré la lumière qui éblouissait l'espace. Malgré la démarche vaillante d'Andreas et l'étincelle d'espoir dans ses yeux. Mon pouce passait sur la joue de la gamine. Un sourire chaleureux et une caresse délicate. J'essuyais les larmes. « Je sais, ça fait mal. Mais tu n'es pas seule. » Et pendant un instant, le doute se levait. Je me rappelais de cette vocation. Du choix de chirurgie pédiatrique, bafoué sur un coup de tête. Je ressentais le vide dans mes bronches. I loved those kids. I loved easing the pain. No matter what it takes. Je regardais Andreas. « Tu as réussi !» L'émotion dans la voix. Et l'écho d'une absolution qui nous portait, ailleurs. Loin des décombres. Loin des tragédies.

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— et cætera
Ven 16 Aoû - 2:36


même la lumière arrive salie jusqu'à votre sous-sol. entre la poussière dans tes narines et l'odeur nauséabonde qui te parvient quand même, ta tête tourne davantage, même à terre. mais tu t'relèves, au bout de trois secondes de répit, les dents serrées et la rage contenue. l'urgence, vous sortir d'ici. azel, sloan et ta carcasse branlante. tu t'remets sur tes pieds et patauges pendant encore quelques pas dans l'eau avant de revenir sur le béton écrabouiller les détritus de plafond. tu as réussi ! et la grimace en signe de salut. pour c'que ça vaut... faut pas traîner. j'espère qu'après la brèche y'aura des gens pour nous aider. t'es pas sûr de pouvoir encore assurer bien plus longtemps après (et, surtout, t'es incapable de l'admettre). tu te penches sur azel - doucement -, la scrute d'yeux inquiets. pas vraiment d'réponses. l'inquiétude recommence à t'bouffer le ventre. tu craches au sol pour te donner contenance. az. az. azel. réveille-toi. faut qu'on bouge. on a une sortie. on va t'porter jusqu'à là-bas. et tu la reprends dans tes bras, délicatement malgré son bandage paraissant presque obscène de propreté dans la saleté ambiante. quand tu te remets debout, tu as l'impression que la fille pèse le triple de son poids comparé à la fois précédente. sloan... faudrait peut-être que tu passes en premier. pour la réceptionner. c'est que le passage est sacrément étroit.

@azel brixton, @sloan reyes
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— et cætera
Lun 19 Aoû - 17:09


l'alcool sur la plaie qui ciselait ta jambe vrilla tes tripes de douleur, tu réprimas un cri en serrant les dents, et une vague de fièvre t'envahit toute entière. le coeur vaillant tu retenais les larmes dans ce chaos de poussière, tu t'entais d'être aussi brave qu'ils l'étaient, poupée de porcelaine brisée qu'on opère au milieu des débris, le corps affaibli par le sang qui ne cesse de s'échapper. et l'esprit qui s'échappe, vacillant entre le réel et les songes, kit, blaire, la bande, les bandes, le sang, les bagarres, les morts. les tombes trop nombreuses. conrad, votre dispute, le silence radio de ces dernières semaines, tu t'promets qu'si tu sors de là vivante tu répondras à ses messages. tellement de choses que t'as envie de faire, qui semblent beaucoup plus urgentes maintenant qu't'es enterrée sous le béton. et le médecin qui essaie de recoller les morceaux d'ton corps abîmé, le bandage qu'il serre consciencieusement autour de ta jambe. - on s'en sortira ensemble, je ne bougerais pas. des mots pour apaiser les maux, la culpabilité qui t'asphyxie de les voir s'occuper de toi au lieu de s'extirper de cet enfer, et la douceur des doigts du médecin contre ta joue pour effacer les larmes. t'es pas habituée à ça et ça t'réchauffe le coeur et toutes les entrailles, de voir autant de bienveillance entre les doigts d'un homme. t'as vu qu'la violence de ton père, depuis toujours, et celle de la rue, marche ou crève, c'en est sordide de découvrir autre chose dans une situation pareille. que la douleur te semble douce, cette fois qu'elle ne t'es pas infligée par un être humain. - j'ai d'la chance, qu'tu chuchotes avec tes maigres forces - j'suis tombée sur le meilleur doc de la ville. que t'essaies de plaisanter dans une grimace qui se voulait être un sourire. respiration anarchique, mais assez d'courage pour garder les yeux ouverts quelques secondes encore pour souffler un inaudible - merci.. au médecin, les yeux remplis d'reconnaissance, et d'admiration aussi, le regard qui veut dire j'oublierai jamais c'que vous avez fait pour moi, la douleur ravalé de son bras et la promesse scellée sur ses lèvres de rester à tes côtés, non t'oublieras jamais. mais la douleur était trop forte, et la fatigue trop insoutenable, tes yeux se révulsèrent une dernière fois, puis se fermèrent sur l'image d'un visage bienveillant posé sur toi. alors que la voix lointaine d'andreas résonnait dans tes tympans et l'écho emprunt d'optimisme d'la voix du médecin s'écriait - tu as réussi !, tu sombrais dans les ténèbres en étant portée par cette étincelle d'espoir qui éclaira ton visage quelques secondes avant que tu ne perdes connaissance. le reste n'était plus. plus de douleur, plus de sons, plus d'angoisse, seulement le néant qui t'emportait plus profondément seconde après seconde. tu restas pas consciente assez longtemps pour voir ton ami revenir, pas non plus pour l'entendre te d'mander d'te réveiller. plus d'signal, plus réponse. c'est l'silence dans tes oreilles, la nuit qui tombe en plein après-midi. et ton maigre corps inanimé qu'en a trop vu, ta carcasse décharnée qu'abandonne le combat.

-- @sloan reyes @andreas eisenmann

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