abott's event

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ça faisait drôle de voir le bureau dans cet état. sur toutes ses années d'éditrice chez abott, elle n'avait dû participer qu'à deux ou trois événements de ce genre. la dernière fois, elle n'était même pas restée trop longtemps. sauf qu'aujourd'hui, pas le droit de se défiler ; cet événement, en plus d'en être l'invitée d'honneur, était le fruit de sa propre création. il y a un moment de cela, la dernière oeuvre d'ezra a vu ses droits rachetés auprès d'abott pour une adaptation au cinéma. charlotte a été celle qui a négocié les termes du contrat aux côtés de son auteur, et ça faisait maintenant plusieurs semaines qu'ils enchaînaient les réunions. une fois débarassée des derniers détails, elle refila le bébé au service des commerciaux de la maison d'édition, mais il restait un dernier détail : la fête. cette fête. whitmore était un auteur à succès, et son livre se vendait comme des petits pains... si sa saga venait à être adapté sur le grand écran, nul doute que ça serait un gros carton national (enfin, d'après les estimations). et charlotte était donc là, debout dans cette grande pièce, décorée pour l'occasion, de façon sobre et chic, sans pour autant oublier le côté festif. la salle était remplie de gens qu'elle ne connaissait pas, qui étaient sûrement affiliés au studio de cinéma en charge de l'adaptation. des membres d'abott étaient également présents, mais charlotte faisait en sorte de se mêler le plus possible aux groupes d'inconnus. seigneur, ce qu'elle n'était pas à l'aise pour faire tout ça... elle se sentait encore moins à l'aise pour le discours de bienvenue qu'elle devait faire tout à l'heure, et bien qu'elle ne serait pas seule, c'était à elle d'assumer la responsabilité de représenter la société !

pour le moment, charlotte était positionnée devant l'entrée, accueillant ceux qui arrivaient petit à petit. souriante, l'éditrice saluait tout le monde, sans distinction. elle portait une belle chemise noire et une élègante veste, et pour une fois, elle s'était maquillée convenablement pour l'occasion. elle indiquait où se trouvait le buffet des encas, la table des boissons, avec ou sans alcool... sans réellement s'en rendre compte, charlotte était attachée à ce que cette soirée se passe le mieux possible. comme tout ce qu'elle entreprenait, elle prenait tout ça très à coeur, décidée à ce que tout soit fait à fond. en tournant la tête, elle s'étonna du nombre de personnes présentes : soixante-seize était le nombre prévu, mais charlotte avait l'impression qu'il y en avait beaucoup plus ! c'était à se demander si tout le monde pourrait rentrer. cependant, les gens discutaient entre eux, riaient, buvaient... tout le monde semblait content, et pour cause : c'était un très beau projet commun qui réunissait deux univers artistiques différents, et elle aimait croire que toutes les personnes présentes n'étaient que des passionnés d'arts (même si elle savait très bien que certains ne voyaient en cette adaptation qu'une belle occasion de se remplir les poches...). quelle dommage qu'ezra ne soit pas présent ! pensa-t'elle. le connaissant, il aurait été ravi de participer à cette fête en son honneur. mais le devoir l'appelait désormais à londres, où il y passera probablement les prochains mois à travailler. en attendant, les gens arrivaient encore et encore... la soirée ne faisait que commencer.

Isla se prend pour la reine d'Angleterre. C'est la pensée qui traverse finalement l'esprit de cette dernière, face au costume qu'elle vient d'enfiler : là voici toute vêtue de vert ! N'est-ce-pas sans rappeler les tenues aux couleurs vives et unies d'Elisabeth II ? Si personne d'autre n'y songera, elle, ça la fait sourire – mais qu'est-ce qui ne la fait pas sourire en même temps ? Enfin, elle ferait mieux de récupérer son sac, et de se presser en bas de chez elle. Ce n'est pas le moment d'être en retard, non sans risquer d'occasionner une angoisse supplémentaire à la star du jour : Remus Wells, le seul, l'unique, qui l'a invité à cette soirée. Sur ce coup-là, elle est ra-vie d'avoir grillé la priorité à sa sœur ! À moins que Mia n'était tout simplement pas disponible ? Il lui semble en tout cas que l'acteur aurait aussi bien pu venir accompagné de cette dernière, tant ils semblent être d'un soutien inébranlable l'un pour l'autre. Mais non, c'est bien l'islandaise qui s'installe sur le siège passager de sa voiture. Clic, sa ceinture mise, elle peut regarder le conducteur avec toute sa malice.
- Merde, moi qu'espérais être moche comme un poux. C'est une idée tiens ! Elle aurait pu y penser, à se pointer complètement débraillée et décoiffée. Comme si son camarade avait besoin de ça : qu'elle se fasse remarquer. Elle peut d'ailleurs détailler ce dernier à ton tour.
- Toi par contre, t'es moche comme un gnou. Avec un sourire malin au coin des lèvres, elle est déjà prête à lui assurer qu'il est tout aussi élégant, si vraiment il en doute. C'est qu'il ne semble pas serein, et il le lui confirme en parlant à tort et à travers tout le trajet durant, pour finalement se taire lorsqu'ils arrivent à destination. Soupir – de toute évidence, il n'est pas pressé de sortir pour se jeter dans la gueule du lion. Mais ils peuvent encore faire demi-tour et se pointer une heure plus tard, juste le temps de le détendre en buvant un verre ou deux ? Mais oui, stupide Isla ! Elle aurait dû l'inviter à boire l'apéro avant ça. Quelle piètre amie fait-elle...
- T'es sûr qu'on aurait pas dû arriver en retard ? Pour te faire désirer et montrer combien t'es occupé ? C'est pas là ce que font les plus grandes célébrités ? À la place de ça, ils sortent finalement de cette voiture, et elle n'a pas à chercher sa main puisqu'il lui prend la sienne.
- C'est toi qui m'a invité. C'est toi que tu devrais remercier. Pour avoir eu la bonne idée de penser à elle ? Elle cherche à le faire sourire, à le détendre, et presse sa main à son tour.
- J'te dirais bien que tout va mal se passer, mais tu m'sembles assez tendu comme ça. Alors tout va bien se passer. Typique d'Isla : elle ne peut pas se contenter d'un mot d'encouragement, sans entacher le tout d'un trait plaisantin. Mais son ami en a pris l'habitude maintenant, non ? Elle espère pour lui, parce qu'elle n'a rien d'autre à lui proposer que cette version imparfaite d'elle-même. Et de deux, voilà à présent qu'ils sont trois : Remus ne semble pas connaître la femme qui les accueille.
- Et moi, Isla Fedóttir. Je viens pour piller le buffet. Autant être honnête, et avec le sourire ! Si elle non plus ne sait pas à qui elle fait face, heureusement qu'elle peut compter sur un quatrième venu pour faire les présentations : Evan et Charlotte, tout aussi élégant l'un que l'autre.
- Isla Fedóttir, meilleure amie de Monsieur Wells. Bah quoi ? Elle ne peut pas en profiter pour s'auto-attribuer ce statut ? Elle n'a pas de job à hautes responsabilités pour justifier sa présence ici en tout cas – non pas que ça la gêne.
- Alors, qui est-ce qui a eu la bonne idée de penser à Remus pour ce rôle ? Et tout en le demandant, elle lâche la main du concerné, pour venir enrouler son bras autour du sien.

@Charlotte Fawkes @Remus Wells @Evan Abott

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charlotte continuait à accueillir chaque personne à tour de rôle, mais son regard s'arrêta immédiatement sur un visage qu'elle reconnut aussitôt : @Remus Wells, l'acteur principal de l'adaptation. lors de la réunion présentant le choix du casting, charlotte s'est empressée de découvrir la filmographie de l'acteur, afin de déterminer s'il parviendrait à assumer le rôle du personnage d'adam. après tout, ezra et charlotte l'ont tellement travaillé au fil des années, qu'elle en attendait beaucoup de la personne qui l'interprèterait. l'éditrice connaissait remus de nom, mais cet évènement fut l'occasion d'analyser son travail... qui rassura charlotte sur le choix d'acteur, persuadée que l'équipe du casting avait fait un excellent choix en lui proposant ce rôle. de tous ceux qu'elle attendait ce soir, remus était sans doute celui qu'elle désirait le plus rencontrer. ′ monsieur wells, bien sûr ! tout le monde attendait votre venue. bienvenue, à vous deux. ′ charlotte afficha son sourire à l'acteur et son accompagnatrice, et c'est à ce moment qu'elle remarqua @Evan Abott s'approcher d'elle, tout élégant et bien habillé pour l'occasion. elle lui adressa également un sourire, puis reporta son attention sur les nouveaux venus. elle inclina la tête lorsque son chef fit les présentations, suivit d'un enchanté. probablement le mot qu'elle dira le plus ce soir.

elle sourit de plus belle à l'intervention d'@Isla Fedóttir. ′ monsieur abott exagère, tout le mérite revient surtout à ezra whitmore ! sachez que j'aime beaucoup ce que vous faites, monsieur wells, et c'est avec plaisir que j'ai donné mon aval pour le choix d'adam. je suis persuadée que vous arriverez à jouer le personnage à la perfection. ′ elle marqua une courte pause, mais repris de plus belle. ′ ah, et monsieur whitmore s'excuse de ne pas être parmi nous ce soir, mais il est retenu à londres avec la société de production... il a tenu à ce que je vous adresse ses sincères salutations. en attendant, mettez vous à l'aise... ′ elle se tourna à nouveau vers isla d'un air complice. ′ ... et si vous souhaitez attaquer le buffet, il se trouve au fond de la pièce, à droite. ′ charlotte se posa brièvement la question de savoir s'il s'agissait de la petite amie de remus ? peut-être ne voulaient-ils pas que ça se sache... et puis après tout, ça ne la regardait pas. elle qui n'avait pas l'habitude de ce genre d'interaction sociale, elle s'en sortait plutôt pas mal, non ?

Vraiment, à chaque fois, qu'il se fait avoir ? Au point même où il croit qu'elle plaisante, quand elle est en vérité très sérieuse : ils peuvent encore faire demi-tour et revenir plus tard, le temps de se détendre avec un verre à la main. C'est l'inconvénient de dire des conneries à tout va, que de voir les autres se mettre à douter de tout ce qui sort de sa bouche ! Mais puisqu'Isla ne peut que s'amuser de la réaction de son ami, elle ne précise rien de tout ça, et puis quelle importance ? Si au moins ça a pu lui faire oublier ce qui l'attend rien qu'un instant. Parce que c'est si terrible que ça, ce qui l'attend ? C'est plutôt l'appréhension qui semble travailler l'acteur. Alors une fois qu'il sera dans le bain, tout ira mieux ?
Pour un début, tout se passe bien en tout cas – ou qu'elle croit, dès lors qu'elle ne voit pas Remus écarquiller les yeux dès sa première prise de parole : elle est trop occupée à regarder leurs deux nouveaux compagnons, et à se demander s'il n'y aurait pas anguille sous roche entre ces deux-là ? Non pas que le geste de l'homme soit équivoque, ou qu'ils ne puissent travailler ensemble sans coucher ensemble. Et heureusement pour Remus, elle ne s'en enquiert pas. Mais ne saurait-il pas lire dans ses pensées par contre ? Alors qu'il semble la regarder bizarrement... non, c'est elle qu'a dû se l'imaginer, tandis qu'il exprime sa reconnaissance dans la foulée. Mais à son humble avis, ce n'est pas qu'à lui de se sentir redevable pour cette opportunité ! Ils sont tout aussi chanceux d'avoir un acteur aussi sérieux pour ce film. Et c'est ainsi que, au grand dam de son ami, elle ouvre à nouveau la bouche : pour sa défense, elle n'a toujours pas conscience de le mettre mal à l'aise. À l'inverse, elle est même plutôt satisfaite d'avoir mis le sujet sur le tapis, quand Charlotte pourrait bien faire rougir son camarade avec tant d'encouragements flatteurs ! Et puis, c'est à elle qu'elle s'adresse.
- Aaah ! Je me suis fait une nouvelle amie, qu'elle s'exclame, tout en portant spontanément sa main sur l'avant-bras de la jeune femme. Charlotte. Parmi tous les inconnus dont elle s'apprête à faire la rencontre, elle n'oublierait pas ce prénom et ce visage. Ni celui d'Evan d'ailleurs, alors qu'elle a également droit à une œillade complice de sa part. En tout cas, elle ne compte pas faire attendre ce buffet plus longtemps, tandis qu'elle le cherche déjà du regard. Mais si elle fait un pas dans cette direction... elle se ravise lorsqu'Abott leur apprend la nouvelle de cette émeute. C'est elle, ou il y a un petit quelque chose dans son ton ? C'est ce qui la retient, ce qui la fait réagir –  et mentir –  sans réfléchir, tout en gardant le sourire.
- Tiens ! C'est marrant que vous mentionnez ça, parce que j'ai moi-même fait un an de prison. Coincée dans 9m², avec Paula et Beverly. Eh bah je peux vous dire que c'est bien plus facile de rester détendue ici ce soir, avec des petits fours à manger et... une flûte de champagne ! Car si le serveur a parfaitement choisi son timing pour se trouver à portée de main avec son plateau, elle n'hésite pas un seul instant pour le délester d'un de ces verres. Et maintenant quoi ? Un toast à la santé des prisonniers de Horfield ? Non pas que l'islandaise a dans l'idée de jeter un froid – respire, Remus – mais tout ça pour dire qu'ils la feraient peut-être eux aussi, cette émeute, si les rôles étaient inversés.

@Remus Wells @Charlotte Fawkes @Evan Abott

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′ une émeute en prison ? ′ le regard tourné vers evan, elle aurait souhaité en savoir plus, mais elle fut rapidement interpellée par un autre employé, lui indiquant que sa présence était sollicitée ailleurs. en effet, on lui indiqua qu’il était bientôt l’heure pour elle de prendre le micro, faire son discours et officialiser la soirée… le moment qu’elle attendait le plus, youpi ! isla et remus en profitèrent pour quitter les deux éditeurs en même temps que charlotte s’en alla vers le fond de la salle. son regard croisa brièvement celui de @Dawn Chester, qu’elle n’avait même pas vu plus tôt. située à quelques pas d’elle, charlotte ne lui adressa qu’un signe de main accompagné d’un sourire. il faudra que j’aille la saluer tout à l’heure, se dit-elle. ses collègues avaient déjà préparé le matériel, à savoir une grosse enceinte avec un micro posé dessus. plutôt rudimentaire, mais ça fera largement l’affaire. charlotte se dirigea vers le micro et tapota dessus pour vérifier qu’il fonctionnait bien, et voyant qu’elle était prête, un de ses collègues se tourna vers la foule, en essayant d’attirer leurs regards à coup de “ votre attention s’il vous plaît ”. lorsqu’elle se retrouva face à tout le monde, dans un silence quasi-total, la jeune femme se félicita intérieurement d’avoir écrit un discours et de l’avoir appris par cœur, car sans ça, elle aurait probablement begayé avant même de parler.

′ bonsoir à tous, et merci d’être parmi nous ce soir. pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis charlotte fawkes, l’éditrice d’ezra whitmore depuis maintenant huit ans, et de the natural manifesto. avant tout, et même si certain d’entre vous le savent déjà, je tiens à excuser l’absence de monsieur whitmore pour la soirée ; il semblerait que la star de la soirée soit retenue à londres pour un bon moment, afin de travailler sur l’adaptation. il m’a cependant bien fait comprendre son regret de ne pas être présent avec nous. ceux qui le connaisse savent à quel point il adore ce genre d’évèvement, et encore plus quand il en est le principal centre d’intérêt... ′ charlotte marqua une pause d’un court rire, presque faux, comme pour détendre l’atmosphère. à moins que ce ne soit pour se détendre elle-même ? bon sang, ce qu’elle pouvait détester faire ce genre de chose. ′ plus sérieusement, il vous remercie tous, du fond du cœur. voilà maintenant plusieurs années que nous travaillons ensemble sur the natural manifesto, et même si ça n’a pas toujours été facile, nous sommes ravis du chemin parcouru pour en arriver juste ici, ce soir. ′ elle agita les bras pour montrer les murs autour d’elle, et les gens présents dans la pièce. ′ contempler cette saga se voir offrir une adaptation cinématographique est comme un rêve d’auteur qui se réalise, une grosse consécration. et à mon tour, je souhaite remercier toutes les personnes qui ont pu rendre ça possible. ′ elle tourne la tête vers les différentes équipes du marketing, ses collègues éditeurs, sans oublier divers membres de la maison d’édition. ′ et, également un gros merci à la direction, et plus particulièrement monsieur abott, qui a su me faire confiance pour gérer un énergumène comme ezra whitmore pendant toutes ces années, et d’avoir pu créer un évènement de cette envergure. ′ elle pointa @Evan Abott de la main, mais le message s’adressait tout aussi bien à monsieur abott senior. ′ et bien sûr, merci à l’équipe de production et aux acteurs d’avoir pris le temps d’inaugurer avec la maison abott ce moment tout particulier. je ne vous retiens pas plus longtemps et laisse la parole à monsieur walsh, le producteur de l’adaptation. ′ quand son bras rabaissa le micro, il lui semblait si lourd qu’elle cru le faire tomber par terre. mais elle le tendit au nouvel intervenant, suivant les applaudissements par la suite, avant de vite s’eclipser du cercle formé par les invités. charlotte se dirigea vers evan, soupirant lorsqu’elle arriva près de lui. ′ bon, ça a l’air de s’être bien passé... le micro était bien allumé, hein ? ′ dit-elle en chuchotant, écoutant le discours du producteur. ′ tu as prévu de dire un petit mot ? ′

Alors, merci qui ? Merci qui pour cette dose de compliments qui vient ravir son cher Remus ? Merci Isla évidemment, pour avoir amené le sujet sur le tapis ! Non ? Comme si c'était elle qui avait soufflé les mots dans la bouche de l'éditrice. Ça n'empêche pas l'islandaise d'en être fière en tout cas, et c'est un sourire tout aussi éblouissant qu'elle retourne à son ami. Il semble vraiment aux anges ! De quoi suffire à le détendre une bonne fois pour toute ? Si ce n'est pas le cas, elle a toujours d'autres tours dans sa manche pour essayer d'y parvenir. Enfin... la trublionne est-elle vraiment la mieux placée pour apaiser l'anxiété de son ami ? Alors que ce qui peut être embarrassant pour Remus, ne l'est pas nécessairement pour elle. Et puis, même dans le cas où elle aurait pu avoir conscience que ce n'est pas une chose à dire, voilà qu'elle parle sans réfléchir maintenant ! Elle n'a écouté que sa spontanéité, lorsqu'Evan leur apprend la nouvelle de cette émeute. Et la voici donc avec un an de prison à son actif... Isla n'aurait pas dû dire ça. Hein qu'elle n'aurait pas dû dire ça ? Mais elle n'a pas pu s'en empêcher, face à ce Mr Abott et ce qu'elle semble déceler de son ton. C'est donc une provocation qu'elle a échappé, pour jauger la réaction du concerné, voir si elle l'a vraiment bien cerné, et c'est pourquoi elle n'a d'yeux que pour lui. Pour ça, et peut-être aussi pour momentanément éviter le regard de son ami Wells ? Parce qu'elle mesure bien vite qu'elle aurait mieux fait de se taire, pour son bien. De là à dire qu'elle regrette ? Quand elle n'aime pas avoir de regrets pour quoi que ce soit. Elle peut compter sur son camarade pour rattraper le coup en tout cas. Une plaisanterie, c'est vrai que ça lui ressemblerait bien, non ? Isla lui fait la grâce de ne pas le contredire, et se contente de garder son sourire (car à entrapercevoir un regard de reproche à son égard, il lui confirme qu'elle est allée trop loin). Remus est donc l'homme en charge : elle le laisse prendre congé pour eux deux, et se contente de lever sa flûte à son tour. Une fois qu'ils leur tournent finalement le dos, elle en boit une première gorgée, de cette flûte, et garde le silence même après l'avoir avalé. Isla Fedóttir, garder le silence ? Non, ça ne peut pas durer bien longtemps : elle préfère en avoir le cœur net, après cette intervention maladroite.
- Tu m'en veux beaucoup ? Enfin j'dis ça, mais j'sais bien que t'es incapable d'm'en vouloir. Il peut quand même le lui confirmer, histoire de la rassurer ? Comme si elle était vraiment inquiète. D'ailleurs, une fois arrivés devant le buffet, elle ne se retient pas pour mettre la main sur un premier met... Mais voilà que l'éditrice prend la parole. Oh non, il va falloir qu'elle patiente encore un peu avant de le mettre à sa bouche ? C'est bien parce que c'est Charlotte, qui a su attirer toute sa sympathie, qu'elle se retient. Bon, par contre, dès que c'est ce cher Monsieur Walsh qui reprend le micro, la gourmande ne tient pas plus longtemps, et enfourne quelques petits fours dans sa bouche. Un peu de tenue quand même ! Elle fait disparaître les quelques miettes de sa chemise, et en revient à Remus.
- T'as entendu c'que l'éditrice a dit de toi ? Oui, autant remettre les compliments sur la table. En toute innocence bien sûr.
- Tu vois, c'est pas parc'que c'est Mia et moi qui le disons, que c'est moins vrai ! C'est bien parc'que t'as toujours à cœur de faire de ton mieux, que t'es une affaire pour n'importe quel rôle. Oui, même pour jouer une mère maquerelle, il serait mieux placé que n'importe quelle actrice.

@Remus Wells ( @Charlotte Fawkes, @Evan Abott )

Je t'en veux pas mais... Mais quoi ? Mais il lui en veut un peu quand même ? Mais il faut qu'elle arrête d'être si drôle, parce que ça a failli être mission impossible de s'empêcher de rire ? Ouais, bon, ça l'étonnerait que Remus s'apprête à lui faire ce genre d'aveu. Pourquoi fait-il durer le suspens d'ailleurs ? Isla jette dans un même temps son dévolu sur le buffet (elle n'y tient plus), mais elle ne lui prête pas moins une oreille toujours attentive. Finalement, elle se retourne pour voir ce qui l'a arrêté dans son élan, seulement c'est sur Charlotte que finit son attention : c'est l'heure du discours. Des discours ? Mais va y'en avoir combien au juste ?? L'islandaise perd patience dès le second qui se présente au micro : elle goûte enfin aux petits fours, et une fois que son ventre a obtenu satisfaction, elle s'adresse discrètement à son ami. Discrètement ? Si, si, c'est possible. C'est qu'elle ne sait toujours pas s'il a quelques réserves à son égard, à défaut de lui en vouloir, alors elle ne voudrait pas se faire remarquer. Quoique, si elle se fait remarquer favorablement, c'est plutôt une bonne chose non ? Elle pourrait elle aussi faire un petit discours – puisque tout le monde semble vouloir en faire un – et se montrer bien plus amusante que tous ses prédécesseurs. Ce pour mieux chanter les louanges de l'acteur présent à ses côtés évidemment ! Ouais, non, les nerfs de Remus ne sont peut-être pas prêts pour ça. Pour l'heure, il vaut mieux y aller doucement, et rappeler à son souvenir une bonne dose de compliments. Mais voilà qu'il en vient à nouveau à laisser ses mots en suspens : elle devine de quoi, ou plutôt de qui il est question, et a assez de jugeote pour ne pas le relancer à ce sujet. Enfin, elle se risque tout de même à essayer de l'apaiser.
- Hm, ok. Admettons qu'tu finisses par tout perdre. Ça fait qu't'aurais préféré ne jamais l'avoir eu ? Pas sûr que ça soit très clair tout ça. Elle n'aurait pas pu simplement lui conseiller de profiter de l'instant présent ? Puisque c'est l'idée qui se cache derrière son intervention. Autant essayer d'être plus clair.
- Tous les p'tits moments de bonheur qu'ça t'procure là, quand t'as appris qu't'avais le rôle, les compliments qu'on t'a fait, t'aurais préféré qu'ça arrive pas si tout tombe à l'eau ? Elle le regarde, seulement elle oublie que c'est aussi à ses angoisses qu'elle fait face, et ces dernières ne sont pas toujours sensibles à la raison. Si vraiment elle fait sens ? Parce qu'elle n'est pas connu pour être une grande sage, la Fedóttir, mais plutôt pour faire des conneries. D'ailleurs, l'acteur ne tarde pas à en revenir à la dernière en date.
- T'sais qu'à me trouver là, où tout le monde semble craindre le moindre faux pas, bah ça m'donne envie d'réaliser leur pire cauchemar et d'me casser la figure en beauté ? Et quand j'vois le micro, pour leurs discours là, ça m'démange de transformer ça en soirée karaoké. Alors ça ne se voit peut-être pas, mais elle en fait, des efforts. Seulement est-ce vraiment le moment de plaisanter ? Son sourire en coin finit par la trahir.
- T'inquiètes, je gère. Parce qu'elle finit tout de même par lui accorder ce sérieux (ou presque). D'ailleurs, à rappeler combien la soirée est importante pour lui, elle ne peut pas s'empêcher de vouloir satisfaire sa curiosité...
- Eh, avoue ! T'as demandé à Mia si elle pouvait venir, avant d'le demander à moi ? Dis-moi qu'j'étais ton second choix au moins. Et non le troisième ou le cinquième (ou pire, le dernier). En tout cas, avec tout ça, ils n'ont pas écouté un mot du discours qui vient de s'achever ! Si ça craint ?
- Naaah ! J'me demande qui l'a vraiment écouté au juste, et il était trop occupé à s'écouter lui-même pour remarquer quoi qu'ce soit d'façon.

@Remus Wells