ep 11 # tc 1 : it's too late...

Il arrive comme à son habitude un peu en retard à la gare, bien malgré lui, et se faufile tant bien que mal jusqu'au quai que Robyn lui a indiqué par message. Il voit de loin les gens en train de monter dans le train mais constate avec un soulagement certain qu'elle l'a attendu avant de le faire, un geste qui ne vaut pas grand chose mais qui lui fait plaisir. Hey. Désolé pour le retard, c'était un peu la folie ce matin. Il s'accorde quelques secondes pour reprendre son souffle puis s'avance vers elle, l'air d'hésiter un peu, puis l'embrasse. Il a encore du mal à réaliser ce qui se passe entre eux, leur relation est trop récente et la proclamation de son divorce aussi, mais ça lui fait du bien d'être avec Robyn, beaucoup de bien. On y va ? C'est la bonne voiture ? Il rajuste la anse de son sac sur son épaule, rien de bien lourd mais le strict minimum pour un week-end loin de chez soi, et lève les yeux vers le numéro du wagon qui leur fait face. Bingo. Il ne sait pas si c'est de la chance ou Robyn qui a pris les devants et l'a attendu au bon endroit, mais quoi qu'il en soit ça tombe bien. Il lui fait signe de monter la première, puis la suit à l'intérieur du train où ils gagnent leurs places sans trop de mal. Ah, un carré. Ce n'est pas très embêtant mais il aurait bien aimé être en tête à tête avec elle pour une fois, et grimace faute de mieux. Entre leurs obligations professionnelles respectives, les rendez-vous pour son divorce, les enfants et tout le reste, il arrive à Remus de se demander comment ils peuvent encore arriver à trouver un peu de temps pour se voir, ce qui explique en partie leur excursion londonienne. Ou comment un rendez-vous avec son agent pour signer son nouveau contrat, une formalité qui n'avait rien de très palpitant, s'est transformé en une occasion rêvée pour passer deux jours ensemble avant que chacun ne se fasse de nouveau happer par tout le reste. Fenêtre ou couloir ? Qu'est-ce que tu préfères ? Il a l'impression de poser beaucoup trop de questions mais tout est encore trop nouveau entre eux pour qu'il connaisse les préférences de Robyn sur tous les sujets importants et préfère ne pas commettre d'impairs. Il la laisse donc prendre le siège qu'elle préfère et s'installe sur l'autre, glissant entre temps leurs sacs sur le rail destiné aux bagages. J'espère qu'on aura pas trop mauvais temps sur place. Il la dévisage en souriant, content qu'elle soit là, content d'être avec elle, et content que les choses se passent bien entre eux.

@Robyn Lahiri (@Tennessee Brontë-Sand est bien évidemment la bienvenue dans leur carré)

Toute la nuit, les bruits que produisaient le voisin du dessus l'ont tenu éveillée. Ce n'est pas qu'elle n'a pas essayé de le lui faire comprendre, mais même quand elle est allée frapper à sa porte, qu'il lui a ouvert, il ne semblait absolument pas dans un état normal. Elle s'en fiche, elle lui à foutue une gifle mais comme il ne tenait pas debout, il s'est effondré directement sur le sol. Et peu après il a recommencé tout son tapage.

Tennessee ne se plait pas dans ce lieu. Tous ceux qui lui adressent la parole sont des idiots. La seule personne qui lui manque se trouve à Londres, et elle n'est pas supposée le revoir. Tristam. Et bien tant pis, même si elle n'a pas l'autorisation de quitter la ville, personne n'en saura rien. Elle va aller le prendre le train, et même si les moyens de transports ne sont pas son fort, elle se débrouillera. Et comme on ne la surveille pas vraiment, elle n'a encore jamais vu un policier se pointer chez elle, on n'y verra que du feu. Sinon, elle fera l'idiote.

Hop, de bon matin elle attrape quelques affaires, et quitte son appartement pour se diriger vers la gare. Sur place, elle comprend vite ou elle doit se diriger même si elle estime que les indications pourraient avoir été placées de manière beaucoup plus logique. Damn, il y a déjà bien du monde dans le train, elle va être obligé de partager avec d'autres personnes.  @Robyn Lahiri  @Remus Wells

Bah, tant pis, après tout eux ils ne sont pas importants, même s'ils ont pris les meilleures places à côté de la fenêtre, et qu'ils se regardent comme les colombes qui roucoulent sur son balcon. Pour passer le temps elle sort un livre très technique qui l'occupera jusqu'à son arrivée. Et là faudra bien qu'elle trouve une manière de pénétrer dans la prison.

( Merci !!! )

Bien sûr que c'est trop rapide, mais comme à chaque fois. N'importe quelle rupture lui fait le même effet, comme si le monde s'effondrait et qu'il ne pourrait jamais s'en remettre, et avant qu'il ait eu le temps de s'y faire il rencontre quelqu'un d'autre et repart pour un tour. Remus ne sait pas vraiment comment il s'y prend pour ça, cet enchaînement de sentiments contradictoires le prend à chaque fois au dépourvu, mais le voici sur le point de partir pour un week-end en amoureux (en amoureux !) quasiment un an jour pour jour après la naissance de fils, lorsqu'il pensait que rien ne viendrait jamais se mettre entre Maggie et lui. Raté. Mais il ne veut pas penser à elle, pas alors que Robyn est là et le déculpabilise de son retard. Il pourrait se répandre en excuses, lui expliquer que Miles a passé une mauvaise nuit et que par répercussion lui et Rose ont passé une mauvaise nuit aussi, que préparer les deux enfants avant de les déposer chez sa mère ce matin a été un parcours du combattant et qu'il n'est pas sûr d'avoir emporté des chaussettes de rechange avec lui, mais il se contient pour l'embrasser. Les explications pourront toujours venir plus tard si besoin mais pour l'heure il leur faut monter dans le train et trouver leurs places. Il laisse celle côté fenêtre à Robyn pour s'asseoir à côté d'elle, puis se relève pour s'asseoir en face. Au pire il pourra toujours se réinstaller à sa vraie place si quelqu'un vient réclamer celle qu'il vient de prendre, sinon il pourra lui aussi profiter du paysage. C'est ce que la météo a annoncé. On a eu de la chance de pouvoir monter dans le train sans se faire rincer. Il sort son portable et consulte l'appli météo pour vérifier une nouvelle fois le temps annoncé à Londres, interrompu par un message de sa mère lui demandant où est le doudou de Miles. Merde ! Il se lève et récupère son sac où, bien évidemment, le doudou trône en évidence et laisse augurer que mamie Alba va passer un très mauvais week-end. Je l'avais mis sur le dessus de mon sac pour penser à le donner à ma mère avant de partir et ça m'est complètement sorti de la tête... Il a l'air tout penaud avec sa peluche d'éléphant à la main et jette un regard désolé à la jeune femme assise non loin qui semble avoir été dérangée dans sa lecture.

@Robyn Lahiri @Tennessee Brontë-Sand

Il s'en veut de ne pas y avoir pensé plus tôt, lorsqu'il pouvait encore faire demi-tour ou laisser le doudou auprès de quelqu'un dans une des boutiques de la gare, mais il est trop tard et Remus secoue la tête, désemparé. Il pense à Miles qui a déjà tant de mal à s'endormir lorsqu'il a son doudou avec lui, une épreuve au quotidien qui ne s'est pas vraiment arrangée depuis sa naissance, et pense surtout à sa mère qui va devoir compenser cet oubli. Il s'empresse de répondre à son message pour l'informer du problème, noyant le sms d'excuses faute de pouvoir faire mieux. C'est ça... Il appuie sur "envoyer" puis pose son portable sur la table qui les sépare Robyn et lui, soulève le doudou qui porte l'odeur de son fils et le range dans son sac avant de faire quoi que ce soit d'encore plus idiot avec. Ce serait une mauvaise idée de l'oublier dans le train ou de l'y perdre, et il préfère éviter que ça arrive. Il ferme le sac puis le rouvre aussitôt, s'assurant que le doudou s'y trouve bien, puis le repose sur le range bagage et s'interrompt lorsque le mot "bombe" est énoncé de l'autre côté de la vitre. Il baisse la tête pour voir ce qui se passe, déjà inquiet, et sent un mouvement de panique prêt à le gagner en voyant des personnes au loin partir en courant. Je crois... je crois qu'on ferait mieux de partir... Ca lui semble être la meilleure chose à faire dans l'immédiat, prendre la fuite ne peut pas leur faire de mal et avec un peu de chance ça leur sauvera la vie, mais il déglutit et constate que l'employé de la gare a à peine reculé. ... ou pas ? Il se tourne alors vers Robyn qui, il l'espère, saura quoi faire dans une situation pareille et devient livide en constatant qu'elle est encore plus paniquée que lui. Non non non, c'est pas bon ça ! Il s'approche d'elle et lui prend la main, la serre un peu trop fort peut être entre la sienne, et essaye de la faire se relever, en vain. Euh Robyn, si on veut partir c'est maintenant ! Pas un regard pour la jeune femme qui partage leur wagon, pas une pensée pour ses affaires et pour le doudou qu'il s'apprête à abandonner s'il arrive à quitter le train.

@Robyn Lahiri @Tennessee Brontë-Sand (je me suis permis de te passer devant, j'ai profité d'avoir un peu de temps pour rp pour poster ma réponse )

Il ne sait pas qui écouter, son instinct qui lui dit de fuir au plus vite ou le personnel de la gare qui appelle au calme, un dilemme insoluble qui empire lorsqu'il se rend compte que Robyn ne saura pas être plus efficace que lui et rechigne même à quitter le train. Son argument est bon, s'ils s'en vont c'est tout leur week-end qui tombe à l'eau, mais ça peut tout de même valoir le coup si grâce à ça ils survivent. Parce que c'est une bombe, en admettant que ça en soit bien une, et qui pourrait dire quels dégâts elle pourrait causer ? Il n'a pas envie de mourir aujourd'hui, comme il n'a pas envie de se retrouver à l'hôpital ou d'avoir à y accompagner Robyn. Ses derniers mois ont été suffisamment éprouvants comme ça pour qu'il assiste à un autre drame et il se refuse à prendre le moindre risque. Il insiste donc auprès de la jeune femme pour qu'ils partent et réalise alors qu'elle est au moins aussi paniquée que lui. Même s'ils l'expriment de manières différentes, Remus étant bien plus démonstratif pour ce genre de choses, ils partagent la même crainte sur ce qui est en train de se passer et de potentiellement gâcher leur week-end. Sa main dans la sienne, il attend qu'elle se lève pour qu'ils puissent sortir ensemble mais elle marque un temps d'arrêt et puis s’assoit de nouveau. Il sent son cœur battre à toute vitesse, inquiet de ce qui peut lui arriver, de ce qui se passe autour d'eux et se penche vers elle lorsqu'elle annonce avoir un truc à lui annoncer. Oui ? Ce n'est peut être pas le moment pour ça, pour se faire des confidences, mais Remus est poli et se penche vers elle tout en guettant ce qui se passe à l'extérieur du train. Oui, évidemment. Il ne voit pas vraiment le lien, ils ne sont pas dans un avion et ça aurait été un peu idiot d'en prendre un pour faire le trajet Bristol / Londres, à ce rythme là autant le faire en voiture si le train n'était pas possible, et l'idée lui vient de peut être faire comme ça si jamais la situation en gare s'éternise. A moins qu'ils annulent tout simplement leur week-end et restent en ville. Quoi que c'est peut être un peu précipité de penser à un plan B alors qu'ils sont en pleine situation de crise. Remus se reprend et attend que Robyn reprenne, ce qu'elle ne tarde pas à faire et par donner un tout autre éclairage à ce qu'ils sont en train de vivre. Il regrette aussitôt de lui avoir proposé cette excursion ensemble, ce n'est pas de sa faute puisqu'il ne pouvait pas deviner qu'elle avait peur de prendre le train mais il se sent malgré tout coupable, et donc responsable de ce qui leur arrive. Non non, c'est moi ! Si j'avais su j'aurais organisé le week-end différemment mais j'y ai pas pensé. Ce n'est pas le genre de question qu'il pense à poser. Il lui en a posé plein sur ce qu'elle aimerait faire à Londres au cours du week-end, ce qu'elle voudrait manger ou visiter, mais la question de trajet est peut être la seule qui ne lui ait pas traversé l'esprit. Et il baisse les yeux vers les jambes de Robyn avant de se gratter la tête, bien embête. Je crois pas être capable de te porter. Je peux t'aider à marcher mais je suis pas sûr de pouvoir faire plus. Il aimerait avoir des ressources cachées, des muscles qui ne se voient pas mais qui font le boulot malgré tout, mais ce n'est pas le cas. Il a bien essayé de faire un peu de sport mais aucune bonne résolution n'a jamais réussi à être tenue. Désolé aussi. Est-ce que tu veux qu'on essaie quand même ou... Ou alors ils peuvent rester là à attendre que quelqu'un vienne les aider, quelqu'un de plus fort que lui, de plus viril aussi. Ce n'est qu'une question de temps avant que les secours ne viennent les voir, n'est-ce pas ?

Ce qui aurait dû être un simple week-end à Londres vire au cauchemar et Remus se demande s'il aurait pu faire quoi que ce soit pour éviter pareil raté. Il n'aurait pas pu empêcher cette alerte à la bombe, ce n'est pas de son ressort, mais il n'aurait pas pu imaginer non plus que Robyn serait terrorisée par les trains au point de prendre un calmant avant de monter à bord. Il lui aurait probablement posé la question avant de prendre un avion avec elle, mais pour le train il ne s'en serait jamais douté et s'en veut un peu. Le découvrir là, comme ça, c'est aussi réaliser qu'il ne la connaît pas vraiment. Il pourrait lister toutes les qualités qu'il lui trouve, ça n'enlève rien au fait qu'il ignore quasiment tout d'elle et de ce qui la rend si unique. Elle a vécu une séparation récemment, a perdu son frère d'une overdose, travaille à l'hôpital dans un service de chirurgie pédiatrique même si elle part souvent à l'autre bout du monde pour sauver des gens qui ont besoin de médecins aussi dévoués qu'elle, aime les chiens, déménage souvent, suit la carrière de Remus avec suffisamment d'intérêt pour l'avoir vu même dans ses rôles les plus secondaires, a un sacré sens de l'humour et un sourire contagieux, et puis... Le reste il le découvre au fur et à mesure, à chaque fois qu'ils arrivent à se voir, mais ça lui va. Il aime bien Robyn et il aime bien leur relation, et pour l'heure il serait incapable d'aller chercher plus loin. Il ne sait pas s'il finira par en tomber amoureux, s'ils resteront ensemble quelques semaines encore ou quelques années, mais il ne veut pas précipiter les choses en y réfléchissant un peu trop. Pour une fois, il accepte de se laisser porter et ce n'est pas si mal.
Ok. D'accord, je le saurai pour une prochaine fois. Il secoue la tête en cherchant comment les sortir de là maintenant qu'il le sait, qu'il sait que Robyn ne pourra pas marcher, et essaie de faire bonne figure lorsqu'elle se reproche de lui avoir caché un détail comme celui là. Tu pouvais pas deviner que le trajet se passerait pas comme prévu. Elle avait eu l'air si heureuse sur ce quai de gare et il se demande si son sourire était forcé ou seulement causé par les cachets qu'elle avait pris avant de partir. Peut être qu'elle s'était forcée pour le reste aussi, pour ce week-end ensemble à Londres et... Il s'emballe, Remus le sait, et s'oblige à s'arrêter là. Il ne peut pas tout remettre en question, pas à chaque fois. Il grimace sent la nervosité le gagner à mesure qu'il réalise qu'il ne leur reste pas beaucoup d'options. Je peux demander de l'aide, il doit bien y avoir quelqu'un pour nous aider ? Du personnel, ou des passagers trop sereins pour quitter le train mais qui pourraient leur donner un coup de main malgré tout. Oui, l'idée lui paraît bonne, et Remus s'y raccroche comme Robyn peut être en train de le faire à cette table pour se relever. Il s'élance vers elle pour qu'elle puisse s'appuyer sur son épaule quand une annonce vient mettre un terme au quart d'heure d'angoisse qu'ils viennent de vivre. Je crois, oui ! Il lui semble entendre des applaudissements depuis les abords de la gare, probablement d'autres passagers soulagés que tout se termine bien, et il soupire de soulagement. Bon, on a bien fait de pas quitter le train finalement. Il sourit mais se fige en réalisant ce qu'il vient de dire. Merde, désolé, c'est pas ce que je voulais dire. Il s'embrouille tout seul. Est-ce que... est-ce que tu préfères qu'on annule ? Il pourra toujours reporter son rendez-vous avec son agent à une autre fois, faire un saut à Londres la semaine prochaine par exemple, et trouver une alternative qui conviendra mieux à Robyn. Il y a quand même pire que passer le week-end à Bristol, surtout quand on vient de frôler la mort.

@Robyn Lahiri

Il regrette d'avoir entraîné Robyn là dedans et de lui avoir fait miroiter un super week-end en tête à tête à Londres maintenant qu'il contemple le désastre à venir. Peut être que son retard ce matin était un signe qu'il n'aurait pas dû négliger, comme le doudou de Miles retrouvé dans son sac. Peut être qu'il aurait dû proposer à Robyn qu'ils décalent leur voyage et prennent à la place le train suivant, un pas en arrière pour mieux sauter et surtout pour lui laisser le temps de trouver comment transmettre la fameuse peluche d'éléphant à sa mère. Remus réalise d'ailleurs qu'il n'a pas fait attention à son portable et qu'il ignore si elle lui a répondu, le plus important étant en train de se passer en gare. Une alerte à la bombe c'est déjà pas de chance, mais que Robyn ne soit pas en état pour s'enfuir c'est là un autre problème. Une malédiction ? Non non, je suis sûr que c'est rien. L'acteur sent son cœur déjà bien trop affolé comme ça pour avoir le courage de lui donner de nouvelles sources d'inquiétudes en ajoutant une touche de surnaturel à ce qui est en train de leur arriver. Même s'il ne connaît pas Robyn si bien que ça, et qu'il ne la connaît pas depuis très longtemps non plus, il se refuse à croire en une quelconque malédiction. Peut être est-elle aussi superstitieuse que lui, une chose qu'il n'a pas encore eue l'occasion de découvrir, mais ça ne peut pas être bien méchant. Il voit bien, en plus, qu'elle essaie d'en rire et il esquisse à son tour un sourire. Voilà, faire une plaisanterie. Tourner en dérision de ce qui se passe, accuser une prétendue malédiction plutôt que de blâmer la noirceur qui peut gangrener Bristol et... Mais quel idiot. Il réalise à retardement que Robyn devait plaisanter depuis le début, essayer de faire une blague pour détendre l'atmosphère et lui n'a rien trouvé de mieux que de prendre cette histoire de malédiction au premier degré. Par chance, de bonnes nouvelles arrivent enfin et lui évident une séance d'autoflagellation qu'il pourra toujours reporter à plus tard.
Je ne sais pas. Ca lui paraissait normal de proposer, comme ça semble paraître normal à Robyn de maintenir leur programme. Bon, faisons comme ça alors. Il essaie de sourire, de rassembler suffisamment de forces pour balayer toute l'inquiétude encore en lui, et prend place pour de bon aux cotés de Robyn qui en profite pour se blottir contre lui. Il se demande si les autres passagers auront le même réflexe, à reprendre leur place comme si de rien n'était, ou s'ils auront un peu plus d'intimité que prévu à bord du wagon. Il sent d'ailleurs un sursaut de chaleur remonter son cou puis ses joues à l'idée que leur proximité puisse faire des jaloux parmi les autres voyageurs. Il ferme les yeux pour se reprendre, insistant pour lui même sur le fait que Robyn n'a rien proposé se sulfureux et qu'elle doit seulement avoir en tête le fait de passer les quelques heures à venir blottie contre lui. Idiot idiot idiot. Ils viennent de vivre un drama dont ils ne sont pas encore sortis que sa libido se réveille déjà. Aucun soucis. Je voulais juste pas que tu te sentes obligée de maintenir notre week-end si jamais... Attends. Son portable se rappelle à lui et l'oblige à suspendre une phrase dont Robyn doit de toute façon deviner le sens. Ma mère. Il fixe l'écran un peu plus longtemps qu'il ne le ferait en temps normal, comme gêné par le contexte. Personne encore, dans son entourage, ne sait que Remus fréquente de nouveau quelqu'un. Et même s'il a depuis longtemps passé l'âge de redouter que ses parents apprennent qu'il a une petite amie, il n'a jamais tout à fait réussi à se séparer de ce tiraillement qu'il sent de nouveau poindre en lui.
Tout va bien, je vais bien ! [...] Hum hum. Non, juste une fausse alerte. Quelqu'un qui avait oublié sa valise je pense. [...] Ouais. Mais tu l'as su... [...] Ok. T'en sais presque autant que nous, c'est dingue ! [...] Hum j'sais pas, quand tout le monde sera remonté à bord j'imagine ? [...] Ok. [...] Ok. Ecoute, euh, je crois que les contrôleurs essaient de nous dire un truc. Je te rappelle, OK ? Je te rappelle. Il n'est pas fier de ce mensonge mais maintenant que sa mère est rassurée de savoir la situation sous contrôle il imagine pouvoir se le permettre et prétendre qu'un message important va lui être communiqué alors qu'aucun contrôleur n'est encore en vue. Désolé. Mon beau-père a vu l'info sur le site du Bristol Post et elle voulait s'assurer que j'allais bien. Robyn le découvrira peut être un jour, si l'avenir le leur permet, mais la famille Wells constitue un tout que les années n'a pas su défaire. Des nouveaux liens se sont créés, de nouvelles relations sont apparues et se sont délitées, mais le noyau de la famille reste aussi soudé qu'il l'a toujours été.
Ça me va pour qu'on maintienne notre programme. Même si j'espère que le reste sera plus tranquille. Il entrelace ses doigts à ceux de sa compagne et pose la tête contre la sienne. Que les autres passagers fassent ce qu'ils veulent, Remus et Robyn sont prêts à attendre et à profiter de ce répit à deux.

@Robyn Lahiri