épisode 11 ... to be late again - tc #2 Sujet commun
09h04. La gare de Temple Meads est relativement calme pour un samedi matin et permet à ceux qui s'y trouvent d'admirer chaque détail de son architecture. Conçue par l'ingénieur Isambard Kingdom Brunel, elle a aussi le mérite d'offrir un abris de choix à ceux qui redoutent l'averse qui menace Bristol et ne devrait pas tarder à s'abattre sur la ville. Avec un peu de chance celle-ci ne retardera pas l'entrée en gare des trains annoncés, ni le départ des prochains, mais c'est là un risque que tout le monde a en tête en voyant le ciel peu à peu s'assombrir.
Mais peut être que la pluie ne sera pas la seule à gâcher le week-end...
Nous sommes le samedi 12 novembre 2022 et la journée s'annonce maussade, aussi bien à Bristol que dans la majeure partie du pays. Il n'y a pour l'heure pas de retards annoncés, aussi bien pour les trains au départ que pour les trains à l'arrivée, mais peut être que certaines personnes présentes en gare n'accordent que peu d'intérêt au trafic ferroviaire et à ses aléas. Parmi les personnes présentes dans la gare : @Cillian Costigan, @Lulla Wright et @Sanya Yeats.
Attention : Merci de privilégier des réponses courtes (300 mots, par exemple), en français ou, si vous voulez écrire vos dialogues en anglais, avec une traduction pour rester accessible à tout le monde. Pour toutes questions, n'hésitez pas à contacter votre oiseau préféré ou le staff
La nuit aura été courte. Comme à chaque mise en ligne d'un nouvel épisode de son podcast, "#BristolToo", Lulla a passé une bonne partie de la nuit à lire les commentaires et autres mails qui lui ont été adressés dans la foulée, partagée entre la fierté de voir son travail apprécié et l'horreur de savoir chaque récit être le ricochet de tant d'autres. C'était une chose à laquelle elle s'attendait mais dont l'ampleur la terrasse à chaque fois qu'elle s'y confronte. Au vingt-et-unième siècle, dans un pays qui se dit civilisé, mais les témoignages affluent et les chiffres les confirment, aussi Lulla se sent investie du devoir de les relayer. Le podcast est un succès dont le Bristol Post se félicite, ce qui lui permet en retour d'obtenir suffisamment de fonds pour continuer et pousser davantage son investigation, mais le succès de son travail s'obtient à un prix bien élevé. Les cernes sous ses yeux parlent pour son manque de sommeil, comme cet air absent qui vient parfois se plaquer sur son visage lors d'une conversation d'apparence banale. Elle s'étonne qu'on la prenne davantage au sérieux avec son podcast qu'on n'avait pu le faire avec ses précédents écrits sur la Cosa Nostra et les dysfonctionnements bien connus des habitants de Bristol, mais se console en se disant que cette fois peut être elle pourra faire bouger les choses. La chute du clan italien ne lui revient pas, elle en a seulement été témoin, et la société toute entière a elle aussi bien besoin d'être bousculée. Mais malgré le manque de sommeil il lui faut se lever et se rendre à la gare, avaler un café puis sauter dans un bus pour espérer être à l'heure pour y accueillir sa fille. Stella aura été absente près de trois mois, accaparée par une tournée nationale avec sa troupe de théâtre, et Lulla se réjouit d'enfin la retrouver. Elle achète un petit bouquet de fleurs au fleuriste implanté à l'entrée de la gare, complète avec le dernier numéro du Guardian, puis s'installe sur un banc en constatant qu'elle a une bonne dizaine de minutes d'avance avant l'arrivée en gare de Stella. Elle lui envoie un message pour lui dire qu'elle se trouve déjà sur place et hésite à se relever pour acheter un café. Après la nuit dernière, elle en aurait bien besoin.
(libre)
Dernière édition par Lulla Wright le Sam 26 Nov - 21:08, édité 1 fois
Sanya Yeats
☩ Nii suea pa jora khé ☩
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Levé avant l'aube, Sanya s'était rendu pour un shooting prévu depuis un long moment. Le photographe, connu, s'était déplacé exprès à Bristol, Ce pourquoi il avait obtenu le job, étant le mannequin le plus établi dans le coin. Il leur fallait des conditions idéales pour le besoin du thème qui tournait autour du lever du soleil. Bref, il se devait d'être concentré, car tout se passait dans une tranche horaire particulièrement limitée. Et si le résultait s'avérait peu satisfaisant il faudrait recommencer le lendemain ce qui ne plairait pas au client. Bref il donna le meilleur de lui-même et la réussite fut au rendez-vous.
Le photographe repartait directement à Londres, et Sanya le reconduit lui-même à la gare, l'amenant jusqu'au train afin de se montrer sous son meilleur jour, au cas ou on ferait à nouveau appel à ses services.
Sur le retour il senti son estomac grogner, et s'en alla chercher un café et une pâtisserie, le tout à emporter. Derrière ses lunettes et sa capuche, on ne pouvait mal de le reconnaitre, mais il n'avait pas envie de prendre de risque. Seulement, bien que pas du tout sujet au vertige, il eut l'impression que la terre se dérobait sous ses pieds et s'assit simplement sur le premier banc venu, après avoir bousculé un(e) passant(e) ( celui ou celle qui veut ), sans le remarquer, afin de retrouver son assise. Et tant qu'à faire pourquoi ne pas se nourrir sur place, et repartir le ventre plein. Il remarque une silhouette@Lulla Wright auprès de lui à la dernière minute, et lui adresse un signe de tête vague, sans trop lui porter attention, tandis qu'il mord à pleine dents dans son gâteau ...
Cillian Costigan
since : 16/01/2021
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faceclaim & credits : michael fassbender, fassylover, metallica
La gare de Temple Meads. Cela faisait de longs mois qu’il ne l’avait pas retrouvée. Dans son long manteau en tweed, l’Irlandais se tient droit comme un i attendant patiemment le retour d’un de ses sbires parti en éclaireur pour s’assurer que le type qu’ils avaient missionné délivrait bel et bien le paquet qu’ils lui avaient confié. Devant le panneau qui indique les arrivées, il fait mine d’attendre quelqu’un qui arrive par le train. Mais ce n’est pas ce qu’il fait tout à fait, évidemment. Niall est à l’école ce matin, il est en sécurité, c’est tout ce qui compte. Le business reprend et bien sûr, il le fait loin des yeux de sa mère. Il ne lui fait plus confiance. Autrefois, il menait ce genre d’opérations avec sa fratrie. Désormais, ils n’étaient plus que deux, et Cormac n’était plus. Il se vengerait. Il avait la sensation qu’on attendait qu’il ne soit plus dans le paysage pour frapper sa famille. Portant son regard sur le monde qui se hâtait pour prendre leurs trains, il cherchait une personne en particulier, mais elle était en retard. Son téléphone vibra, il porta directement à son oreille pour écouter ce que Robbie avait à lui dire. Le paquet avait été délivré. Il n’y avait plus qu’à attendre de voir le résultat. Il était certain que cette fois, on ne rechignerait pas à le payer en temps et en heure. Le paquet n’avait rien d’un cadeau, il s’agissait plutôt d’une mise en garde. Il ne fait plus d’état d’âmes. Personne n’en a pour lui. Aussi, la machine infernale qu’il met en marche est aussi terrible que ceux qu’il souhaite affronter. La Bratva ne mettra pas à genou les Irlandais, il s’en fait la promesse. Soudain, une personne attire son œil. Il l’a déjà vue. Une femme, aux cheveux crépus, un regard d’ordinaire à l’affut. Une journaliste (@Lulla Wright). Il l’avait déjà vue de nombreuses fois. Jamais il ne lui avait directement adressé la parole. Elle devait savoir qui il était. Mais peut-être que de lui parler pouvait jouer en sa faveur. Il s’avance vers elle, mais se fait bousculer par un homme (@Sanya Yeats). Il ne lui accorde aucune attention et plutôt que de retourner vers la journaliste, il retrouve son acolyte qui vient lui faire un compte rendu, accompagné d’un journal grâce auquel il lui fait parvenir un message : Ciara aurait bel et bien fait affaire avec la Bratva. Il y a deux solutions pour lui : quitter le pays pour le Leinster ou se battre. Et peut-être que balancer des informations a une journaliste, pouvait être un bon début.
Spoiler:
Je pars deux semaines en camp donc je vais pas pouvoir trop avancer, donc dans le pire des cas, sautez mon passage!
C'est d'abord l'odeur de café qui attire son attention. Elle se tourne vers l'individu qui a pris place à ses côtés, une silhouette dissimulée par une capuche et une lourde paire de lunettes, mais tout ce qu'elle retient c'est l'odeur qui s'échappe du gobelet. Elle ne veut pas se montrer impolie et répond au signe de tête qui lui est adressé, un échange de bons procédés entre deux êtres qui ont besoin d'un dose de caféine pour débuter leur journée, quand la réponse de Stella arrive. Pour elle aussi la nuit a été courte, fauchée par un réveil trop matinal, et elle ponctue son message en proposant à sa mère qu'elles prennent ensemble un café avant de quitter la gare. Voilà qui résout le problème de Lulla même si la tentation demeure grâce à son voisin de banc. @Sanya Yeats ne peut pas le voir de là où il se trouve, le visage dissimulé, mais elle se tourne à plusieurs reprises vers lui pour profiter des effluves qui s'échappent de son gobelet. C'est un café de gare, peut être pas le meilleur qu'on puisse boire, mais cela suffit à la maintenir éveillée et à lui donner envie. Elle renvoie à son tour un message à sa fille pour accepter sa proposition, puis range son portable et reconnaît parmi la foule un visage auquel elle ne s'attendait pas. Même si elle ne l'a jamais rencontré, elle sait qui est @Cillian Costigan et quelles rumeurs courent à son sujet, elle sait aussi que sa présence en gare n'est pas anodine et qu'elle ferait mieux de garder les yeux ouverts. Elle ne va pas jouer les justicières et l'espionner, mais une fois sa curiosité piquée il est difficile pour Lulla de la museler. Un homme s'approche mais elle ne le connaît pas, ce qui n'a rien d'étonnant puisque les affaires du clan Costigan n'ont jamais été son domaine de prédilection, mais par réflexe elle essaie de retenir le plus de choses à son sujet pour pouvoir ensuite le décrire à ses collègues du Bristol Post. Elle sait que certains d'entre eux ne rêvent que d'un scoop à explorer, et peut être que cette entrevue à la gare en est un. Trop occupée à observer l'échange des deux hommes, elle ouvre son sac pour reprendre son portable sans baisser les yeux vers celui-ci et, dans un mouvement un peu brusque, donne un coup de coude à la personne assise sur le banc, renversant au passage le café qui avait été posé en équilibre entre eux. Elle réalise sa maladresse sans pouvoir la retenir, le regard oscillant entre Sanya et Cillian. Non... Non non non... Elle ramasse le gobelet, relève la présence d'un journal entre les mains de l'irlandais, s'excuse puis découvre que l'homme qui avait rejoint Cillian est déjà reparti, bien qu'elle ne l'ait pas vu faire. Je suis désolée. Je-... Son regard cherche la silhouette de l'homme dans la foule mais elle devine que c'est peine perdue, comme sa tentative pour faire tenir debout le gobelet désormais vide.
09h13. Sur le quai, les gens se regroupent, patientent. Le train pour Londres va bientôt quitter la voie, laissant ainsi la place au prochain transport. Deux individus semblent s'engueuler, ce qui attire la curiosité des voyageurs présents. Ceux qui se rapprochent captent rapidement le sujet de cette dispute : "Ce n'est pas à moi, j'vous dis!" Une valise au sol reçoit les premières gouttes de pluie de la journée. Elle est grise et volumineuse. D'une matière résistante, brillante. Elle est surtout abandonnée, et c'est un enfant qui a eu l'intelligence de la signaler à l'un des fonctionnaires de la gare. "À qui appartient cette valise ?!" Un étrange silence s'installe. Personne ne réclame l'objet, et la sécurité est tout de suite alertée. Par ce simple geste, un idiot en profite : "C'est une bombe!"
Vos personnages se retrouvent coincés dans la foule. Fuir ou attendre son train, libre à vous de le décider. C'est peut-être une mauvaise blague, ou quelque chose de bien réel...
Il comprend que la journaliste l’a vu. Il n’est pas stupide, il sait observer du coin de l’œil, et elle aussi. Une bombe. Le regard de Cillian se tourne immédiatement vers l’homme qui a osé gueuler une pareille ineptie. Il lève les yeux au ciel, conscient que cela signifie une seule chose : on ne doit pas le trouver sur les lieux, on l’accuserait d’attentat alors qu’il n’était pas là pour ça. Toutefois, il alerte un de ses hommes, histoire d’en savoir plus sur ce colis piégé ou non. Une valise grise, dont tout le monde s’écarte. Et s’il y avait quelqu’un d’important ici présent ? Et si cette valise était destinée à le frapper ? Non, ça n’était pas la façon d’opérer de la Bratva, et encore moins de sa mère. Vox Populi ? Il ne s’en souciait plus vraiment. Mais il ne voulait pas abandonner l’idée de divulguer des informations à la journaliste, histoire de ralentir les opérations en cours auxquelles s’adonnerait sa mère. Aussi, il s’avance vers la femme qui a visiblement renversé son café et il la saisit par le bras, sans lui laisser le choix, bousculant les affolés qui étaient en train de créer une émeute. « Je t’avais dit de ne pas t’éloigner, chérie. » Dit-il comme pour se fondre dans la masse, à l’attention de la journaliste qu’il n’a toujours pas lâchée. Une fois à l’extérieur, il s’avance dans une rue étroite à l’abri des regards et relâche enfin la femme de son emprise, lui faisant face. « Ce n’est pas correct d’écouter des conversations auxquelles vous n’êtes pas conviée Madame. » Un reproche pour commencer, alors qu’il est évident qu’elle n’a rien entendu ou surpris d’important. Aussi, il se veut prudent, mais en même temps joueur. « Il semblerait que vous soyez au courant de quelque chose. Qui vous a mise au courant ? » Il sait que ce n’est pas le cas, mais avant de lâcher une bombe orale, il préfère glaner des informations.
La succession des événements ne lui laisse aucune chance, surtout après une nuit aussi courte, et Lulla ne sait plus où donner de la tête. Elle s'excuse auprès de la personne dont elle a renversé le café, prête à lui proposer de lui en offrir un second en guise de dédommagement mais un cri retenti dans la gare et monopolise toute son attention. Une bombe ? La coïncidence est presque trop grosse pour être crédible, il ne peut décemment pas y avoir une bombe pile au moment où Cillian Costigan s'y rend, mais le doute est néanmoins permis lorsque celui-ci l'approche et lui prend le bras pour l'attirer loin de la foule et de toute l'agitation qui est en train de gagner les gens qui s'y trouvent. Ne t'en fais pas, chéri, ne ne t'avais pas lâché des yeux. Inutile de jouer les innocentes ou de prétendre qu'elle ne l'avait pas vu ni reconnu, Cillian n'est pas réputé pour être un idiot. Elle le suit dans une ruelle étroite, de celles où on se rend pour fumer une cigarette ou passer un appel important sans que personne ne le sache, et le fixe en attendant de savoir où il souhaite en venir. Il ne l'a pas emmenée ici par hasard. Soyez rassuré, j'ai plus été surprise par votre présence que par le contenu de votre conversation. Elle n'a aucune idée de la valeur de l'échange qui a eu lieu entre les deux hommes, seulement qu'il a eu lieu et que Cillian préférerait qu'il ne s'ébruite pas. Elle a entendu parler des difficultés que traverse le clan irlandais depuis quelques temps, des rumeurs autant que des informations glanées de source sûre, et elle regretterait presque de ne pas y avoir été plus attentive. Pour la bombe ? J'étais aussi surprise que les autres. Elle a une pensée pour Stella, qu'elle voudrait prévenir et rassurer mais elle doute que Cillian soit d'humeur à lui laisser sortir son téléphone pour envoyer des messages personnels. Quant à vous trouver là ce matin... Croyez-le ou non mais ce n'est pas vous que j'attendais. Certains sens se mettent vite en éveil chez elle, une curiosité et une soif de vérité qu'elle n'arrive jamais à faire taire longtemps, mais que Cillian arrive à alimenter aussi bien que n'importe qui d'autre. Elle aurait eu la même réaction face à n'importe quel membre important et reconnu des Costigan ou de la Bratva, ou n'importe quelle personnalité politique de la ville de Bristol qui serait passée par là. Il y a des visages qui méritent qu'on s'attardent sur leur présence et les raisons de leur présence. Vous savez s'il y a réellement une bombe ?
Costigan n’est pas en train de secourir la journaliste. Qu’il y ait une bombe ou non, l’irlandais s’en contrefout. Les dommages collatéraux ne sont pas son problème. Lui, ce qui l’intéresse, c’est la pêche aux informations. Il veut savoir à quoi s’attendre avant de déclencher la guerre. Plus stratège que ses frères, moins naïf que son père, il est prêt à prendre des risques mesurés pour atteindre son objectif : celui de reprendre les commandes du clan qui n’en est plus un tant il a implosé de l’intérieur. La journaliste n’est qu’un moyen de plus de s’assurer qu’il a encore le temps et qu’on n’est pas sur le point de lui aussi le mettre à mal. Alors qu’il la sort de la gare contre son gré ou non, elle lui assure ne pas avoir surpris une bribe de conversation. Il ne la croit pas. Un journaliste est toujours à l’affut, il voit mal comment elle n’aurait pas fait l’effort de rester dans cette dynamique. « Vous n’allez pas me faire croire que vous avez jugé que ça ne valait pas la peine de tendre l’oreille. » Mais il n’en a que faire, surtout qu’elle ne risquait pas de comprendre un traitre mot de ce qu’il avait avancé dans sa conversation. C’est pour cela qu’il lui demande des précisions, afin de pouvoir juger si elle était ici par hasard ou si elle pouvait lui être utile. « Vous attendiez qui ? » Des choses se tramaient dans l’ombre de tous les côtés, et Lulla devait faire particulièrement attention à ne pas être sur le chemin des mines. Ou bombes, puisqu’apparemment il y avait une alerte. Fausse alerte s’il en croyait son acolyte. D'ailleurs, il trouvait stupide que les gens puissent croire depuis les bombes qui avaient ravagé un pub irlandais et un bâtiment de la Cosa Nostra qu'un attentat était fréquent. Il fallait diversifier pour que les choses fonctionnent. « Il n’y a pas de bombe. Et s’il y en avait une ça voudrait dire que quelqu’un savait que j’étais là. » Or, il ne voyait pas comment à moins que la personne visée par son paquet surprise – qui n’était pas une bombe mais quelque chose qui manquait à son propriétaire – ne soit effectivement des rangs de la Bratva. Mais c’était une toute autre histoire pour le moment, lui voulait sonder la dame en face de lui. « Donc, j’en reviens à ma question. Que savez-vous ? » Et si sa réponse ne lui convenait pas, elle pourrait être sûre qu’il allait durcir ses méthodes.
Elle aurait aimé entendre quelque chose d'intéressant, un scoop susceptible d'intéresser l'une ou l'autre de ses confrères peut être, mais pour cela il aurait fallu qu'elle soit plus près ou capable de lire sur les lèvres. Cillian et son acolyte étaient hors de sa portée lors de leur échange et l'incident du café, doublé de l'état de fatigue qui était le sien en cette matinée avaient réduit à néant sa capacité à obtenir quoi que ce soit d'exploitable. Non, mais j'imagine que vous avez noté la distance entre vous, votre ami et moi. Cillian n'est pas sur écoute, pas qu'elle le sache, en même si c'était le cas elle n'aurait aucun moyen d'en connaître le verbatim. Elle s'était autrefois penchée sur les affaires impliquant certains clans de la ville, allant même jusqu'à se mouiller pour obtenir des informations de premier ordre sur les agissements de la Cosa, mais c'est fini. Elle s'était trop impliquée, avait été trop touchée pour avoir envie de continue dans cette voie. Son nouveau domaine de travail n'était pas plus simple ni plus gai, mais au moins elle avait l'impression de pouvoir davantage faire changer les choses. C'est privé, un membre de ma famille. Et Stella, plus encore qu'Amalia, n'a que faire de Cillian Costigan et des siens. Elle a entendu parler d'eux, elle sait qui ils sont, mais les choses s'arrêtent là. Elle préférera parler avec sa mère de son dernier spectacle ou de ses projets à venir plutôt que de savoir ce qui se trame dans l'ombre à Bristol. Parce qu'elle vous aurait visé ? Elle ne sait pas si c'est un excès de fanfaronnade ou de paranoïa qui fait parler Cillian mais qu'importe, ce genre de petite phrase restera gravée dans un coin de sa tête avant d'être répétée et commentée avec des personnes plus compétentes en la matière. Sur votre présence en gare aujourd'hui, rien. Je vous ai vu en train de discuter avec un homme qui m'est inconnu, j'imagine qu'il est inutile que je prétende le contraire, mais j'ignore de quoi vous avez pu parler. Quant au reste, j'en sais à peu près autant que les gens qui essayent de se tenir informés mais ne peuvent pas avoir d'informations de première main. Votre père est décédé, la police est sur votre dos et les membres de votre famille semblent avoir des opinions assez divergentes sur l'avenir du clan. Elle en sait un peu plus que ça, notamment au sujet de rumeurs concernant la Bratva et la mise en vente d'une nouvelle drogue redoutable dont on impute la recette aux irlandais, mais Lulla n'est pas sûre que ce soit utile de griller toutes ses cartouches si vite, surtout si Cillian peut se contenter de moins.
09h25. Sous le coup de la panique, beaucoup de gens ont quitté la gare et se sont éloignés du hall d'accueil, et ce avant même que la consigne n'ait été donnée par les autorités compétentes. Quelques bagages ont été abandonnés dans la précipitation mais rien de grave en comparaison de l'angoisse qui enfle peu à peu parmi les personnes regroupées à l'extérieur. On parle d'une bombe, d'autres bombes entre temps été découvertes, de potentielles victimes, d'un état d'urgence sur le point d'être déclaré dans la ville, et la rumeur circule de bouche en bouche en déformant à chaque fois un peu plus les faits avérés. Mais une bonne nouvelle retentit enfin : les démineurs sont là.
09h37. C'est officiel, la bombe n'en était pas une mais une vulgaire valise oubliée sur le quai. Très vite, tout le monde plaisante et minore l'angoisse pourtant éprouvée au cours de la dernière demi-heure. On reproche l'excès de prudence du personnel de la gare, cette manie de toujours penser au pire lorsqu'il aurait suffit d'ouvrir la valise pour s'assurer qu'elle ne contenait rien de dangereux, mais il est toujours plus simple de se plaindre que d'accepter avec philosophie que tout ne peut pas fonctionner comme on le voudrait, surtout à Bristol.
Vos personnages peuvent désormais retourner dans la gare, attendre leur train et une personne à récupérer qui, malheureusement, aura sûrement un peu de retard sur l'horaire prévu. Quant à la valise, qui irait se soucier de savoir ce qu'elle contient maintenant que l'on sait qu'il ne s'agit pas d'une bombe...
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