the bristol post #24

Trois mois après la mise en place du dernier plan anti-drogue, les résultats peinent à convaincre.

C'est un fléau qui s'est abattu sur Bristol à l'automne dernier et qui depuis ne cesse de faire de nouvelles victimes. Le Sable Fin, drogue de synthèse appartenant à la famille des "downers", a très vite trouvé son public malgré un prix d'achat élevé, aux alentours de 115 £ le gramme, et des réseaux de vente plus confidentiels que pour d'autres produits du même type.

"Le Sable Fin est très vite absorbé par l'organisme de la personne qui le consomme et ses effets durent plusieurs heures sans être amoindris, ça en fait une drogue redoutable", explique le Dr Amina No, addictologue à la Bristol Royal Infirmary. "Quelques prises suffisent pour rendre complètement accro. Nous traitons de plus en plus de patients pour qui une prise occasionnelle et récréative a failli être fatale, et pour qui le sevrage s'annonce difficile."

Si la mort de Justin Williams en avril dernier a été la plus médiatique, voir BP #23, une trentaine de décès attribués au Sable Fin ont été recensés dans les environs de Bristol depuis sa mise en circulation et ont poussé les autorités à dresser un plan de lutte contre le Sable Fin en urgence. En plus d'une structure dédiée à la Bristol Royal Infirmary, une ligne téléphonique d'écoute et de soutien gratuite a été lancée ainsi qu'un site internet dédié à de la prévention. Des mesures qui ont beaucoup fait parler d'elles au moment de leur lancement mais qui ne semblent pas porter leurs fruits ni même avoir répondu aux besoins exprimés par ceux qui avaient alerté de la situation.

"On agit comme on le faisait il y a trente ou quarante ans, à dire que la drogue c'est pas bien et à minimiser le problème pour ne pas effrayer les gens", poursuit le Dr No. "Si le Sable Fin est nouveau sur le marché, il suit quantités d'autres substances que nous avons eu le temps de connaître et d'étudier. Il n'a pas été conçu sous cette forme par hasard et, à défaut de mettre les moyens pour lutter efficacement contre sa circulation, il continuera à faire de plus en plus de victimes."

Interrogée sur le sujet, la municipalité n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.