bristol farmer's market turning emotions into gold
Le soleil se distille entre les tables. Des lignées de stands à perte de vue sur la jetée. Le vent maritime se faufile entre les silhouettes pour insuffler ce sentiment de légèreté insondable. Les produits du terroirs et les ornements artisanaux dressés sur les comptoirs animés. Des commerçants aux sourires gravés sur les lippes. Une convivialité qui caractérise l'esprit de la ville. Les entremets healthy de fromages blancs, pain à l'ancienne, légumes bio, poissons frais et craft beer. L'occasion de plonger dans la simplicité de la vie loin du stress quotidien. On oublie un instant tous les bruits de traffic et la pollution ambiante. On s'égare dans la féerie instantanée. Un retour en arrière dans l'histoire de Bristol. Un retour en arrière, simplement. Cette année en vedette, et pour la première fois, le stand asiatique. Une exode culturelle, des spécialités culinaires et des assortiments en porcelaine pour promouvoir cette belle nation. Les arts d'Asie orientale exposés au public. Un raffinement divin sponsorisé par le clan Ming. Des flyers pour la prestigieuse salle d'art martiaux et l'ouverture d'une maison ancestrale sur une ville où son pouvoir s'étend doucement.
explications — Il n'y a pas d'ordre de passage ni de limite de comptes à introduire dans le TC. Faites vous plaisir. — Privilégions les réponses courtes pour garder une bonne dynamique.
Eliott n’avait pas énormément de temps libre, il bossait énormément et lorsqu’il ne travaillait pas, il était pris au sein des associations. Il défendait deux associations, deux causes qui lui tenaient particulièrement à cœur. Il était directement concerné par ces deux causes, c’était peut-être la raison qui le poussait à s’investir autant. Il n’en savait foutrement rien, mais aujourd’hui il avait décidé de profiter en allant faire autre chose. Il avait entendu parler d’un évènement organiser par la ville et il avait hâte d’y participer. Il n’avait pas fait d’effort vestimentaire particulier, il allait juste à un évènement public, pas à un rencard avec son futur mari. Futur mari qui n’existait peut-être même pas, donc il ne se prenait pas la tête lorsqu’il sortait de chez lui.
Il arriva rapidement sur place, constatant qu’il était l’un des premiers. Eliott avait cette fâcheuse tendance d’arriver en avance, ce qui le mettait dans des situations un peu conne comme celle-là. Le monde commençait tout doucement à venir, les stands avaient au-moins ouverts, ce qui permit au jeune homme de se servir un verre. Il ne savait pas trop de quoi était composée sa boisson, mais le jeune serveur lui avait affirmé que son breuvage était vegan.
Et Eliott faisait confiance aux gens surtout que l’homme n’avait aucune raison de mentir, la boisson ne coûtait presque rien et il s’agissait d’un bénévole. Perdu dans ses pensées, il n’aperçut pas la personne en face de lui et faillit lui rentrer dedans. Oups pardon, nous avons eu chaud. Je suis désolé, je ne vous avais pas vu. Je m’appelle Eliott et vous ? Il se recula remettant sa boisson droite, boisson qui heureusement n’avait pas fait de dégâts. Ils avaient vraiment évité le pire, Eliott n’osait pas imaginer la réaction de la personne en cas de renversement de cette mixture.
//Libre. Eliott ne mord pas.
Milton Penrose
ping pong & amnesia
since : 12/05/2019
birds killed : 811
faceclaim & credits : justin theroux & lux
— et cætera
— et cætera inventory: topics: robyn, hayden, alice, kali relationship:
Milton aurait voulu savoir à partir de quel moment il avait commencé à agir comme un vieux con. Il y avait bien eu quelques alarmes déclenchées au cours des années mais qu'il avait à chaque fois minorées, préférant y voir de la fatigue ou une sagesse nouvelle venue avec l'âge plutôt qu'une transformation plus sérieuse. Pourtant, face à Eliott, il devait bien reconnaître que c'étaient les rengaines de son père qui lui étaient aussitôt venues à l'esprit et qu'il chassa avant qu'elles ne prennent trop leurs aises. Il savait qu'il avait promis à Aleister de l'emmener au marché, une promesse que son fils lui rappelait approximativement dix-huit fois par jour depuis qu'il avait lu l'affiche en faisant la publicité. Le fait d'y faire un premier tour tout seul n'était pas vraiment une entorse à cette promesse, juste une façon de prendre de l'avance pour cibler les stands qui l'intéresseraient le plus et faire en sorte que cette sortie en famille se passe au mieux, mais il lui avait fallu moins de dix minutes sur place pour qu'Eliott manque de le renverser, voire de l'arroser d'une mixture qu'il n'arrivait pas à identifier. Surpris, il fit un pas en arrière et observa le type en face de lui. Jeune. Maladroit. Sans gêne. Culotté. Et tous ces tatouages, mon dieu, comment pouvait-il en avoir autant sur le peu d'espace exposé aux yeux externes... En soi, il n'y avait rien de grave à tout ça mais le premier réflexe de Milton fut de juger et, bien malgré lui, condamner. Milton. Et il n'y a pas de mal, c'est rien. Il n'aima pas cet air en lui, celui du bon père de famille qui inspecte les amis de ses enfants et fixe chaque défaut qu'il peut leur trouver pour les épingler à la face du monde. Merde, il n'avait pas l'âge pour jouer ce rôle, pas l'ambition non plus, et, comme si tout le reste n'allait pas assez mal comme ça, voilà qu'il se mettait à renier tout ce qu'il avait pu être. Il inspira un bon coup et essaya de se convaincre que ce n'était qu'une fausse alerte, que l'opinion qu'il s'était faite d'Eliott sur ces quelques secondes n'avait rien à voir avec une éventuelle évolution de celui qu'il avait été tout au long de sa vie. Et c'est quoi exactement là dedans ? Vous avez goûté ? Non pas qu'il remette en question ses choix de boisson mais, sur les quelques stands pour l'instant ouverts, Milton n'avait pas trouvé grand chose d'intéressant, encore moins pour un enfant de huit ans lorsqu'il reviendrait avec Aleister...
Un festival. L'occasion pour toi d'te changer un peu les idées. D'être loin du cambouis et d'ces pauvres types machos qui pensent que t'y connais que dalle aux moteurs, aux caisses et aux bécanes. Et ça leur coupe le sifflet quand leur caisses ronronnent à la perfection quand ils repartent avec. Toi, ça t'procure un plaisir presque malsain d'les voir repartir la queue entre les pattes, moteur qui gronde à en faire rougir l'orage lui-même.
Alors ouais t'as besoin d'souffler. Ça fera du mal à personne d'fermer pour la journée le garage, au pire, y'a l'numéro de ton portable qui est peint sur la devanture du garage, et vraiment si c'est urgent, t'y retournera à toute vitesse, sur ta bécane.
Et y'a cette pensée un peu sombre. C'était votre truc à vous, à ta mère, Aaron et toi, d'vous balader sur les docks, surtout au tout début quand vous avez débarqué à Bristol.
Vide toi la tête. Attrape un gobelet de bière vendu dans un stand de bière artisanale et déambule sur les docks, entre tous les stands, ptêt même que tu croiseras une tête connue. Ou qu'tu feras d'nouvelles rencontres. Tu plonges un peu dans l'inconnu pour le coup.
Eliott savait pertinemment qu’il n’avait pas un physique banal, au mieux on le prenait pour un drogué, au pire pour un vilain criminel voleur de vieille dame, assassin de jeune fille et violeur d’enfants. Les gens avaient tendance à juger sur l’apparence, ce qui généralement le faisait marrer. Sauf quand il avait une longue journée au boulot et qu’il se prenait une réflexion d’un des patients qui lui demandaient s’il était vraiment médecin.
Il devait être le seul médecin à devoir affirmer son statut plusieurs fois par jour. Et encore la plupart de ses tatouages étaient cachés par sa blouse donc il avait de la chance, c’était pire quand il était torse-nu ou en t-shirt. Les gens avaient tendance à s’éloigner de lui, il avait même vu des vieilles aller sur le trottoir d’en face. Ce qui était complètement stupide vu qu’il était un gars gentil, défendant la veuve et l’orphelin dès qu’il en avait l’occasion.
Mais il n’allait pas changer les préjugés des gens d’un coup de baguette magique, il avait déjà réussi avec les membres de l’association et tous ceux qui le fréquentaient à l’hôpital. C’était mieux que rien, mais en songeant à tout ça et à sa boisson, il faillit percuter un jeune homme. Il s’excusa rapidement avant d’entamer une conversation avec son interlocuteur.
Enchanté Milton, j’aime beaucoup votre prénom, ça vient d’où ? Ce fameux Milton l’interrogea sur sa boisson, une question à laquelle il ne pouvait pas répondre vu qu’il n’y avait pas goûté. Très bonne question, je n’ai pas encore goûté. Le vendeur m’a juste confirmé que c’était vegan. Attendez, je vais vous dire ça.
Il porta son verre à ses lèvres goûtant les saveurs sur le bout de sa langue. C’est délicieux, mais je serais bien incapable de vous dire de quoi est faite cette boisson. Peut-être fruit de la passion ? Vous voulez qu’on aille vous en chercher un ? Vous avez peut-être un meilleur palais que moi, vous faites quoi comme métier ? Eliott termina sa phrase avant de reboire une gorgée de son verre. Il essaya de deviner la composition en regardant autour de lui apercevant une jeune femme avec autant de tatouages que lui. J’aime beaucoup vos tatouages mademoiselle. Il leva son verre en signe de soutien, un soutien sous forme de jus de fruit. Ce qui n’était pas le comble de la virilité, mais il s’en moquait pas mal.
Il se concentra à nouveau sur son interlocuteur lui montrant le verre d’un mouvement de la main. Vous devriez vraiment venir tester, c’est sans alcool en plus. Pas que vous me preniez pour un soûlard. En effet, Eliott avait déjà terminé son verre.
Les endroits trop remplis, en général, t'as tendance à éviter ça. Par principe. Et aussi parce que les docks, ça fait ressurgir des souvenirs. Des souvenirs joyeux hein, mais grave douloureux pour toi. Tu revois ta mère riant aux éclats. Aaron et toi, les deux rouquins, gamins insouciants, à demander d'la barbe à papa, juste par caprice.
Pourquoi t'es revenue ici ? Ça faisait des années que t'y avais pas refoutu les pieds. Depuis dix-huit ans en fait. Tu devrais faire demi-tour. Retourner au garage parce que même si y'a un festival sur les docks, les voitures peuvent toujours tomber en panne. Des gens comptent sur toi. C'est c'que tu veux te faire croire. On t'dira même que ça t'fait du bien de souffler un peu, parce que t'as jamais vraiment pris une journée rien que pour toi. Depuis que tu as l'garage, t'as toujours eu les mains dans le cambouis.
Et y'a une voix masculine qui t'tire de tes pensées. Un homme, beaucoup plus tatoué que toi, qui t'arrache un sourire quand il complimente tes tatouages. Tu lèves ton verre en sa direction, tiraillée entre l'envie d'le rejoindre, juste pour causer tatouages mais il semble être déjà accompagné. « Merci, les vôtres sont pas mal non plus. Y'en a combien en tout ? » tu lui demandes, finalement décidée à rejoindre les deux hommes histoire d'pas être toute seule tout le long de l'après-midi.
Milton n'avait vraiment pas l'impression d'être à sa place sur ce marché, une impression qui l'avait pris à la gorge dès qu'il avait mis les pieds sur place et qui s'était intensifiée à l'approche d'Eliott. Le jeune homme n'y était pour rien, malgré son geste maladroit il n'avait rien fait de mal et Milton se savait injuste de l'accuser. Ce n'était pas Eliott le problème, mais Bristol. Bristol qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait pas envie de connaître, et où il devait pourtant prendre ses marques pour aller de l'avant. Il avait promis à sa femme qu'il tiendrait bon et, si cela devait passer par Bristol, alors soit. Il ferait l'effort de chercher des choses à aimer dans cette ville, et de parler avec des inconnus pour le seul plaisir de ne pas rester à ruminer dans son coin. Du poète, John Milton. Un peu vieillot mais bon. Il dû se retenir pour ne pas se montrer trop sec dans sa réponse, sans être toutefois sûr du résultat. Il avait tellement entendu parler du grand Milton dans son enfance pour être encore étonné que certains ne fassent pas le lien, bien qu'il aurait lui-même bien en peine d'en réciter quoi que ce soit. A la place, il se contenta de regarder Eliott goûter sa boisson, curieux de savoir si l'étrange mixture pourrait ou non être buvable. Il fut en partie soulagé de savoir que c'était bien le cas, puis resta bête en se voyant proposé un verre. Non non, c'est très gentil mais ça va aller. Je dois aller travailler après, c'est pas le moment de faire des expériences. A l'écouter, ce n'était jamais le moment pour ça de toute façon, du moins depuis quelques années. Sans jamais avoir été un grand aventurier, il avait fini par s'enliser dans sa routine et ne voyait aucune raison d'en changer. Bien sûr, en avançant pareil argument il ne fut pas surpris de la question suivante. Je suis médecin légiste, à l'hôpital. Et vous ? Il avait fait à mi parcours un signe de tête dans la direction qu'il supposait être celle de l'hôpital, s'attendant à ce que sa profession éveille les commentaires habituels, sauf que l'attention d'Eliott fut attirée par une jeune femme aussi tatouée que lui. Partagé entre le soulagement de pouvoir arrêter cette discussion sans queue ni tête et la déception de s'être montré une nouvelle fois aussi pitoyable en small talk, il se contenta de rester à leurs côtés, bougeant discrètement le bout de ses pieds à défaut de les déplacer. Il pourrait partir, les laisser en tête à tête puisqu'il se sentait si peu à sa place parmi eux, mais Eliott lui renouvela sa proposition et Milton se jeta à l'eau. Pas littéralement, mais c'était tout comme. Allez, pourquoi pas. Vous en voulez aussi ? qu'il demande à l'inconnue, chose qui lui parut complètement naturelle sur le moment.
Éliott avait l’impression que son interlocuteur ne l’aimait pas particulièrement après c’était peut-être juste une impression. Ou alors sa question concernant son prénom était la cause de ce ton, c’est vrai qu’on avait dû lui poser la question dix fois. Surtout qu’il avait l’air d’avoir un certain âge, il n’était pas un vieillard, mais il n’avait plus vingt ans. Dans la quarantaine selon Eliott, après il avait toujours été nul pour déterminer l’âge des gens. Son interlocuteur finit par le questionner sur le goût de sa boisson qu’Éliott s’empressa de goûter avant d’en proposer un à son interlocuteur. C’est sans alcool donc vous pouvez goûter sans prendre trop de risque.
La question de la profession de son interlocuteur revient vite dans la conversation et un grand sourire apparu sur le visage d’Éliott en découvrant la profession du jeune homme. Non sérieux ? Je ne vous aie jamais croisé, bon en même temps je ne vois pas ce que j’irais faire dans votre domaine. Mais si vous passez par les urgences, venez me voir. Vu ma dégaine, vous n’allez pas pouvoir me louper. Je suis connu comme le loup blanc là-bas, demander le docteur Granger ou le mec tatoué au choix.
Des propos qu’il termina sur un éclat de rire, ses collègues l’aimaient bien et avaient pris l’habitude de son apparence. Il finissait parfois par être un cahier de coloriage vivant, ce qui ne le dérangeait pas tant que la demande était faite gentiment. D’ailleurs il croisa une femme avec également pas mal de tatouage et ne put s’empêcher de lui faire un compliment. Cette femme s’approcha de lui en lui demandant le nombre de tatouage qu’il possédait. Bien trop pour que je puisse compter, mais vous en avez pas mal également.
Il finit par proposer à nouveau au jeune homme de prendre un verre et bizarrement ce dernier accepta avant de proposer à la jeune femme de venir. Vous faites bien, je pourrais vous réanimer si jamais ou alors vos collègues auront du boulot. Il lui fit un clin d’œil avant de se tourner vers la jeune femme. Vous vous appelez comment ? Je suis Éliott. On va prendre un verre de jus de fruit ?
Accueil
)
)
